Il a enfin tranché. Vingt-deux jours après sa réélection, dimanche 24 avril, lors du second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron a mis fin au suspense : il a nommé Elisabeth Borne première ministre, en remplacement de Jean Castex, a annoncé l’Elysée, lundi 16 mai, dans un communiqué lapidaire.

En chargeant cette femme de 61 ans, qui a été membre du gouvernement sans discontinuité depuis 2017, de « former un gouvernement », le chef de l’Etat a d’abord choisi un profil de « couteau suisse », d’après son entourage. En tant qu’ex-ministre des transports, du travail et de la transition écologique, Elisabeth Borne correspond à la fiche de poste dessinée par M. Macron, qui avait dit être en quête d’un chef de gouvernement « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ».

Les fidèles du président de la République vantent le choix d’une personnalité « loyale », susceptible d’envoyer un message à l’électorat de gauche, dont elle est issue – elle a notamment œuvré comme conseillère technique dans le cabinet de l’ex-premier ministre socialiste, Lionel Jospin, lorsqu’il était à Matignon – et dont le profil modéré ne serait pas de nature à effrayer la droite.

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Image de modernité

Lundi soir, lors de la passation de pouvoir avec M. Castex, sur le perron de Matignon, elle a d’ailleurs tenu un court discours, très consensuel, disant « partager la conviction que les politiques publiques doivent se bâtir dans le dialogue » avec les corps intermédiaires. Avant de se dire « attachée à l’intérêt général, à la cohésion de notre pays et à l’égalité des chances ». Dédiant sa nomination « à toutes les petites filles », Elisabeth Borne a rendu hommage à Edith Cresson. Trente et un ans après, elle devient la seconde femme à accéder à Matignon sous la Ve République. Un choix de nature à renvoyer une image de modernité, comme le souhaitait M. Macron, régulièrement accusé de gouverner avec un « boys club ».

Présentée comme une « bosseuse », qui connaît bien les rouages de l’Etat, cette polytechnicienne est jugée apte à mettre en œuvre des réformes compliquées, comme elle a pu le faire lors du précédent quinquennat, notamment au ministère du travail, avec celle de l’assurance-chômage. Une mesure controversée, qui lui vaut aujourd’hui de vives critiques de la part des adversaires de M. Macron. En la choisissant, le chef de l’Etat « poursuit sa politique » de « saccage social », a dénoncé la cheffe de file du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, tandis que celui de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la nomination d’une « figure » parmi « les plus dures de la maltraitance sociale ».

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