Pour les Franciliens, la décision du gouvernement de rendre le télétravail obligatoire au minimum trois jours par semaine a eu du bon : il n’était pas difficile de trouver une place dans les rames du RER A cette semaine. « Normalement, on est souvent obligé de rester debout, collés les uns aux autres. Mais, cette semaine, je n’ai aucun problème pour m’asseoir », raconte Claire Blachon, chef de projet chez Suez, qui descend à la Défense.

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Dans l’une des stations les plus fréquentées du réseau RATP, qui voit habituellement se croiser près de 250 000 passagers par jour, les habituels bouchons aux escalators ont disparu. « Il y a beaucoup moins de monde. En début de semaine des usagers sont même venus suspendre leur abonnement », affirme Pires Armando, agent de la RATP.

Depuis le 3 janvier, le premier quartier d’affaires en Europe, qui regroupe 180 000 employés, est étrangement calme. Le matin, quelques dizaines de cadres seulement traversent l’immense esplanade, qui habituellement grouille de monde. A La Société générale, par exemple, les 18 000 salariés qui travaillent dans le quartier ne viennent plus qu’un jour par semaine.

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Dans les cent vingt-cinq immeubles qui encerclent l’esplanade, beaucoup de bureaux sont allumés, peu sont occupés : « Il n’y a personne, explique une prestataire de conciergerie de la tour CBX qui tient à rester anonyme. A peine deux cents employés étaient présents lundi, contre trois mille en temps normal. »

« C’est très compliqué »

Evidemment, les soixante cafés, restaurants et bars de la Défense en pâtissent. « Hier on a servi vingt-cinq couverts, avant on en faisait deux cents. Tous les restaurateurs du quartier sont inquiets », raconte Francky Bouiller, patron du restaurant Le Mond, en allant servir les deux seules personnes attablées dans la salle.

En fin de journée, à l’heure de la sortie des bureaux, les vendeurs des boutiques du centre commercial Westfield Les 4 Temps, le plus visité de France, attendent en vain l’arrivée des clients. Tous les commerçants interrogés font part d’une forte baisse de l’affluence. « On a perdu la clientèle des tours, c’est très compliqué », explique François Luu, responsable de l’enseigne The Kooples, qui accusait une chute de plus de 50 % de son chiffre d’affaires pour la journée du 4 janvier. Idem dans la boutique de costumes Bexley.

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Ce début d’année difficile intervient alors que l’affluence est en berne depuis le début de la pandémie. Aux 4 Temps, les magasins sondés par la Fédération pour la promotion du commerce spécialisé accusent une baisse de fréquentation de 40 % depuis 2019. « On est inquiet, ça va être impossible de survivre si ça continue comme ça », explique un responsable de la boutique Jules. Même son de cloche chez Cultura. « On avait repris espoir avec un super-mois de décembre au même niveau que 2019. Ce nouveau coup d’arrêt est rude », lâche David Rousselle, directeur du magasin.

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