Voici les règles concernant le télétravail dans plusieurs grosses compagnies du Grand-Duché. Force est de constater que le travail à distance y a encore de beaux jours devant lui.

Y compris pour les frontaliers

Nadia DI PILLO

Nadia DI PILLO

Voici les règles concernant le télétravail dans plusieurs grosses compagnies du Grand-Duché. Force est de constater que le travail à distance y a encore de beaux jours devant lui.

Le Luxembourg est en tête des pays européens en matière de télétravail : 45,4 % des actifs ont travaillé à domicile l’année dernière. Entre-temps, beaucoup se sont habitués au travail à domicile ; les employés comme les entreprises ont appris à en apprécier les avantages. Même après la pandémie, il ne devrait pas être possible de revenir à une semaine de travail typique de cinq jours. 


Le cabinet français Mercer a publié sa 27e enquête internationale des villes où le coût de la vie est le plus élevé pour les expatriés. Et Luxembourg-Ville figure dans le Top 100 de ce classement.


De nombreuses entreprises ont déjà assuré à leurs collaborateurs des modèles de travail plus flexibles pour l’avenir. Ainsi, Deloitte Luxembourg a introduit un «modèle de travail hybride qui tient compte des circonstances particulières des travailleurs frontaliers et qui permet de trouver le bon équilibre entre la présence auprès des clients, le travail au bureau ou à domicile». «Nous savons qu’il n’existe pas de solution unique, c’est pourquoi il n’y a pas de directives interentreprises ou de règles inflexibles, hormis les limites fiscales et de sécurité sociale fixées par les pays dans lesquels nos collaborateurs résident», fait savoir l’entreprise. 

Aussi chez ArcelorMittal

ArcelorMittal fait également preuve de flexibilité. En novembre 2021, un accord a été signé avec les partenaires sociaux pour les quelque 1.000 postes qui entrent en ligne de compte pour le home office. Celui-ci prévoit qu’un maximum de deux jours par semaine peuvent être travaillés à domicile ; il s’applique aussi bien aux employés résidant au Luxembourg qu’aux frontaliers «qui sont responsables de savoir s’ils veulent dépasser leurs limites fiscales». Le travail à domicile ne peut être effectué qu’à partir du domicile officiel. Les exceptions ne sont possibles qu’avec l’accord du supérieur hiérarchique direct et uniquement à partir d’un autre domicile en Belgique, en France, en Allemagne ou au Luxembourg, note l’entreprise. «Toute demande de travail à domicile doit être introduite dans un système RH interne et soumise à l’approbation du supérieur hiérarchique. L’accord prévoit en outre une certaine prise en charge des frais liés au travail à domicile». 


Alors que les accords bilatéraux arrivent à leur terme, les différents syndicats plaident pour une harmonisation fiscale entre les différents pays. Reste à savoir s’ils seront écoutés.


La Banque Internationale à Luxembourg (BIL) souhaite également combiner au mieux les avantages du bureau et ceux du travail mobile. Les modalités du travail à domicile prévoient un contingent annuel de 45 jours, au prorata du temps de travail et pour chaque travailleur éligible. Le travail à domicile peut être demandé pour un maximum de deux jours par semaine et doit être effectué à partir de la résidence principale de l’employé. La Spuerkeess autorise également les employés – qu’ils soient à temps plein ou à temps partiel, résidents ou frontaliers – à continuer à travailler à domicile «à condition que la nature de leurs tâches soit compatible avec le travail à domicile et que la qualité des services ne soit pas affectée». 

Le quota de home office pour les travailleurs frontaliers est limité aux seuils fiscaux et sociaux, à savoir 34 jours en Belgique, 29 jours en France et 19 jours en Allemagne. En 2021, un tiers des employés auront travaillé à domicile, souligne la banque luxembourgeoise. 

La pandémie a renforcé le home office 

ING Luxembourg souhaite également continuer à promouvoir la flexibilité du home office. «En tant que précurseurs, nous avons introduit depuis plus de dix ans la possibilité de travailler à domicile pour nos collaborateurs, et la pandémie a encore renforcé cette pratique», explique un porte-parole de la banque.


12.10. Stau / Autobahn A3 / Düdelinger Autobahn / Grenzgänger / Frontaliers / Foto: Guy Jallay

Ce jeudi 30 juin marque la fin du télétravail “illimité” pour les travailleurs frontaliers qui pouvaient en profiter. Une circulation routière plus dense est donc à prévoir, alors même que le trafic est équivalent voire plus élevé qu’en 2019.


Depuis le 1er juillet, ING offre à tous ses collaborateurs, qu’ils soient résidents ou frontaliers, la possibilité de travailler à domicile jusqu’à deux jours par semaine, «dans le cadre des restrictions fiscales et de sécurité sociale applicables aux travailleurs frontaliers». ING aurait déjà équipé ses collaborateurs de l’équipement nécessaire pour le travail à domicile (ordinateur portable, deuxième écran, clavier supplémentaire…). 

ING croit en ce modèle hybride

De plus, une rémunération mensuelle pour le home office serait proposée à tous les collaborateurs. «Nos collaborateurs peuvent travailler à partir de leur résidence principale, que celle-ci se trouve au Luxembourg ou dans un pays frontalier, notamment en raison des restrictions en matière de sécurité sociale et d’impôts. Cela garantit également un retour rapide au site principal si nécessaire, ainsi qu’une gestion adéquate de la sécurité de l’information, conformément aux exigences de base de l’autorité de surveillance financière CSSF».


Heute prägt das Homeoffice den Stil – und die Modebranche.

Une période transitoire qui durera jusqu’à la fin de l’année vient d’être décidée au niveau européen. Celle-ci ne concerne toutefois que le volet social.


ING croit fermement en ce «modèle de travail hybride» qui «assure le meilleur équilibre possible entre le home office et la présence au bureau, et peut optimiser l’engagement et la satisfaction des collaborateurs». Concrètement, cela signifie «que nous appliquons une gestion flexible du home office afin que chaque collaborateur trouve la meilleure solution en accord avec son manager, tout en tenant compte des besoins en termes de tâches et de vie d’équipe. Les collaborateurs doivent échanger au sein de leur équipe et avec leur manager sur les modalités du home office et élaborer ensemble un ‘team agreement’ qui définit par exemple la mise en œuvre, le rythme, les jours concernés ainsi que les tâches à privilégier pendant la présence au bureau», décrit un porte-parole des procédures internes. 

Au moins un jour par semaine au bureau

Chez PWC Luxembourg également, des modèles de travail flexibles et hybrides, c’est-à-dire une combinaison de home office et de temps de présence au bureau, détermineront à l’avenir la vie professionnelle. «Après deux années dictées par le covid, il est important pour nous de continuer à offrir de la flexibilité à nos collaborateurs. La période de pandémie a montré que le home office est possible et efficace». 


Claude Turmes will Energie sparen, um die Preise zu deckeln.

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Depuis le 1er juillet, les employés sont tenus de travailler au moins un jour depuis l’un de leurs bureaux – siège social ou antenne. Pour les navetteurs frontaliers, la situation est différente, car ils doivent respecter les règles de sécurité sociale et d’imposition de leur pays de résidence. Dans la pratique, cela signifie qu’ils travailleront quatre jours par semaine à partir du Luxembourg. «Nous avons agrandi nos bureaux satellites afin de répondre à la demande croissante d’espaces de bureaux. Nous avons déjà ouvert un bureau à Mondorf il y a quelques mois et nous sommes en train d’en ouvrir deux autres, l’un à Dudelange, principalement pour les frontaliers français, et l’autre à Pétange pour les employés résidant en Belgique et en France», explique un porte-parole de la société. 

Pas possible pour tout le monde

Les employés devront réserver leur espace de bureau en interne. «Nous tenons également compte de la volonté de nos clients d’affecter nos collaborateurs à leur propre site si nécessaire». À partir du 1er juillet, les employés recevront une indemnité pour compenser une partie des coûts lorsqu’ils travaillent à domicile. 


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Au sein de Post Luxembourg, environ la moitié des collaborateurs sont concernés par le home office. «Les facteurs, les distributeurs de journaux, les livreurs de colis, le personnel du centre de tri et de la logistique en général, ainsi que les techniciens, les installateurs, les guichetiers et les conseillers de vente ne peuvent pas travailler à domicile en raison de la nature de leur travail», explique Isabelle Faber, directrice des ressources humaines et des relations publiques chez Post Luxembourg. Post assure un service public universel, ce qui signifie «qu’il faut travailler quotidiennement sur le terrain». 

Pour les postes susceptibles de faire l’objet d’un home office, l’entreprise a inscrit dans un avenant à la convention collective, après un accord avec les partenaires sociaux, la possibilité de travailler à domicile à hauteur de 20 % du temps de travail mensuel. «Si les supérieurs hiérarchiques sont d’accord, les employés concernés peuvent en principe faire du home office un jour par semaine, sans dépasser 20% du temps de travail mensuel». Un autre aménagement serait possible si le supérieur hiérarchique y consent. 

Cet article est paru pour la première fois sur wort.lu/de

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