La mauvaise nouvelle, c’est que le travail à distance peut, dans certains cas, alimenter le désengagement des équipes, selon une étude menée par l’IFOP pour le cabinet de conseil Julhiet Sterwen. Comment éviter cet écueil ? Nos conseils.

1. Mesurer et suivre l’engagement

Pour maintenir l’engagement des équipes, encore faut-il pouvoir le mesurer. Aujourd’hui, il existe pléthore d’outils pour sonder la motivation et le sentiment d’appartenance de ses équipes à l’entreprise : Bleexo, Talkspirit, Supermood, Officevibe… « Les enquêtes d’opinion publiées via les réseaux sociaux
d’entreprises constituent, par exemple, un bon point de départ lorsqu’une entreprise souhaite développer une stratégie ad-hoc
», explique Julien Schmidt, coach professionnel en accompagnement et DRH de transition au sein du réseau Comatch. En s’outillant de solutions dédiées, les entreprises peuvent également plus facilement déceler les signaux faibles, plus difficiles à percevoir via écrans interposés pour un manager.

2. Renforcer la présence managériale

Les managers ont un rôle important à jouer, notamment auprès des équipes qui sont peu habituées à travailler à distance. Pour maintenir une proximité avec leurs équipes, ils peuvent par exemple inventer de nouveaux rituels.

Chez Sewan, un opérateur et hébergeur cloud, des routines managériales ont été expérimentées pendant les confinements. « Notre équipe RH a encouragé les managers à faire des delimiting, c’est-à-dire à organiser des mini-réunions tous les matins, pour parler de choses informelles comme opérationnelles, afin de remplacer le café du matin », illustre Marlène Delrue, DRH de Sewan. Pour les managers, tout l’enjeu est ici d’être présents pour leurs collaborateurs sans pour autant les étouffer. Basculer dans une surveillance abusive serait contre-productif.

3. Communiquer sur la trajectoire de l’entreprise

À distance plus qu’à n’importe quel moment, les collaborateurs ont besoin d’avoir un cap. « Lorsque l’ensemble de nos salariés travaillaient à distance, notre dirigeant s’adressait à eux chaque semaine : il faisait un point sur notre activité, donnait l’évolution de notre chiffre d’affaires et, surtout, rassurait les équipes
sur la trésorerie de l’entreprise. Cette transparence a contribué à maintenir l’engagement de nos collaborateurs
», témoigne Marlène Delrue. Si, après
les confinements, ces prises de parole peuvent être moins récurrentes, elles doivent toutefois perdurer. Maintenir l’engagement de ses équipes repose
aussi sur la capacité d’un dirigeant à faire preuve de leadership, à mettre en mouvement le corps social, à donner une vision claire.

4. Miser sur les outils de travail collaboratifs

Zoom, Teams, Slack… Les solutions de travail proposent toutes des fonctionnalités collaboratives. Pour préserver l’esprit d’équipe au sein d’un collectif de
travail, les entreprises ont tout intérêt à miser sur ces solutions qui permettent d’échanger par tchat, de créer des communautés virtuelles, d’organiser des
échanges informels, de partager l’atteinte de ses objectifs, de systématiser le feedback…

 Les outils de visioconférence peuvent également permettre aux entreprises d’organiser des formations, des conférences, voire même « permettre aux salariés de partager leurs ressentis avec un tiers : un pair, un coach » explique Julien Schmidt. Bref, d’inclure les employés dans la vie de l’entreprise, pour les maintenir actifs et engagés.

5. Favoriser le retour au bureau

Si certains salariés ont subi la distance imposée par la pandémie (facteur de stress, d’isolement…), d’autres ont apprécié d’avoir une liberté d’action au quotidien. Le rôle du manager est désormais d’avoir une approche sur-mesure avec ses collaborateurs. Ainsi, un salarié célibataire qui travaille seul chez lui dans un espace exigu n’aura pas les mêmes attentes qu’un collaborateur ayant l’opportunité de télétravailler avec sa famille dans une maison de vacances. Le risque de désengagement n’est également pas le même. Favoriser le retour au bureau des collaborateurs les plus « fragiles » doit donc être une priorité, à la fois pour préserver leur bien-être mais aussi pour éviter de voir leur engagement s’étioler au fil des semaines. 

Aurélie Tachot

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