Christian Jacob (gauche) et Eric Ciotti après l’annonce des résultats de la primaire du parti Les Républicains ayant donné Valérie Pécresse gagnante. Au siège du parti, le 4 décembre 2021 à Paris. Christian Jacob (gauche) et Eric Ciotti après l’annonce des résultats de la primaire du parti Les Républicains ayant donné Valérie Pécresse gagnante. Au siège du parti, le 4 décembre 2021 à Paris.

Il arrive deuxième, avec 39,05 % des voix, contre 60,95 % pour Valérie Pécresse. Mais pour Eric Ciotti, éliminé en finale de la course à l’investiture du parti Les Républicains (LR), plus rien ne sera comme avant. Arrivé premier jeudi 2 décembre, avec 25,59 % des voix, le député des Alpes-Maritimes – très populaire dans la puissante fédération de son département, la plus grosse du parti, avec 10 100 adhérents – a créé la surprise dans cette campagne, où personne ne l’attendait. Son score au premier tour, assorti de la première place, fait changer de dimension l’élu du Sud, toujours resté dans l’ombre des leaders de la droite, et conforte sa position au sein du mouvement.

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Alors qu’il s’est déclaré candidat à une éventuelle primaire de la droite au mois d’août, Eric Ciotti disait venir « apporter son grain de sel droit » dans les débats. Sans le moindre espoir de victoire, il pensait avant tout défendre ses idées, peser sur la campagne présidentielle à venir, et préempter le ministère de l’intérieur dont il rêve, en cas de victoire du candidat de LR. Il espérait, en outre, que cette « campagne présidentielle miniature », qui lui a permis de traiter tous les sujets, l’aide à se décoller l’étiquette de « M. Sécurité » de la droite, qui lui a toujours collé à la peau. « Je prends beaucoup de plaisir à cette campagne, dans laquelle je peux défendre mes valeurs sans en référer à d’autres », confiait-il alors, avant de commencer à y croire.

« Je tiens une ligne »

En l’absence de l’ancien patron du parti Laurent Wauquiez et du patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau, qui ont tous deux renoncé à être candidats, l’ancien collaborateur et « porte-flingue » du maire de Nice, Christian Estrosi, a eu les coudées franches dans ce congrès, seul représentant de l’aile droite. Son positionnement décomplexé, « sans tabou », tout comme son indéfectible fidélité à sa famille politique, a séduit les militants de LR tout au long d’une campagne axée sur la sécurité, l’immigration et l’identité, des thèmes au cœur de son identité politique.

Au fil des débats télévisés, où il s’est montré à l’aise et pugnace, Eric Ciotti a donc joué sur du velours, déroulant des arguments rodés depuis des années. Le radical sudiste, qui agite le spectre d’une « guerre de civilisations » et parle sans fard de la théorie xénophobe et complotiste du « grand remplacement », a défendu la « préférence nationale » sur l’emploi et le logement, le retour au droit du sang, et l’inscription des « origines judéo-chrétiennes » de la France dans la Constitution. Il a multiplié les formules-chocs, se prononçant pour un « Guantanamo à la française » ou un « quoi qu’il en coûte sécuritaire ». « Je tiens une ligne, expliquait-il au Monde. Même si beaucoup, à droite, s’en rapprochent désormais. Mais pour moi, c’est une ligne originelle. Elle apparaît donc comme plus sincère aux yeux des militants. »

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