La décision était attendue. Les règles d’isolement des personnes vaccinées diagnostiquées positives au Covid-19 seront allégées à partir de lundi 3 janvier : la quarantaine est ramenée à sept jours, quel que soit le variant. Cet isolement pourra être levé au bout de cinq jours en cas de test antigénique ou PCR négatif, a annoncé le ministre français de la santé, Olivier Véran, dans un entretien au Journal du dimanche daté du 2 janvier.
Par ailleurs, il n’y aura plus de quarantaine pour les personnes cas contacts disposant d’un schéma vaccinal complet. Elles devront, cependant, respecter strictement les gestes barrières et « faire des tests réguliers », a expliqué Olivier Véran.
Jusqu’ici, les personnes positives devaient rester à l’isolement pendant dix jours, quel que soit le variant, et les cas contacts d’une personne ayant contracté le variant Omicron devaient s’isoler au minimum sept jours. Les non-vaccinés devront toujours s’isoler dix jours, « avec une sortie possible au bout de sept jours selon les mêmes conditions », soit un test antigénique ou PCR négatif, a expliqué Olivier Véran.
Quarantaine maintenue pour les cas contacts non vaccinés
Le premier ministre, Jean Castex, avait annoncé lundi que de nouvelles règles en matière d’isolement, face à la vague Omicron, seraient dévoilées en cette fin de semaine.
Les cas contacts vaccinés ne seront plus soumis à une quarantaine. « Si vous avez un schéma vaccinal complet, vous pourrez continuer vos activités à condition de faire des tests réguliers », fait savoir M. Véran. « Le premier, un PCR ou un antigénique, à J0, le jour où vous apprenez que vous êtes cas contact. Ensuite, vous devrez pratiquer un autotest à J + 2 et J + 4. En apportant la preuve de votre premier dépistage à J0 en pharmacie, vous recevrez gratuitement tous les autotests nécessaires à votre suivi ».
Les personnes cas contacts devront « appliquer de manière stricte les mesures barrières, notamment le port du masque en intérieur et en extérieur » et télétravailler « dans la mesure du possible », précise le ministère dans un communiqué.
En revanche, si vous êtes cas contact et que « vous n’êtes pas vacciné ou si vous n’avez pas fait votre rappel dans les temps, vous devrez vous isoler sept jours », a expliqué le ministre, puis obtenir un test antigénique ou PCR négatif à l’issue de cette période pour pouvoir sortir d’isolement.
Délai raccourci pour la dose de rappel à partir de février
Le délai exigé pour effectuer sa dose de rappel et afficher un « schéma vaccinal complet », jusqu’ici fixé à sept mois, va également changer à partir du mois de février. « Nous avons décidé de faire évoluer ces règles, mais en laissant à chacun le temps de faire son rappel : à partir du 15 février, il faudra l’effectuer quatre mois – et non plus sept – après sa deuxième dose », précise Olivier Véran au JDD. Dans ce nouveau schéma, une infection au SARS-CoV-2 comptera toujours comme une injection.
Cet objectif implique une accélération notable du rythme de vaccination. « Ensemble, nous devons atteindre en cinq semaines au moins 25 millions d’injections. Soit en moyenne près de cinq millions d’injections par semaine. Ce serait un exploit logistique jamais vu », assure le ministre, qui précise que treize millions de doses de Pfizer et 25 millions de doses de rappel de Moderna sont attendues pour janvier.
Ne pas mettre le pays à l’arrêt
Alors que le variant Omicron du SARS-CoV-2 continue sa progression dans le pays, qui enregistre plus de 200 000 nouveaux cas quotidiens depuis quatre jours consécutifs, M. Véran justifie l’allègement de la période d’isolement par l’importance d’« éviter la déstabilisation de la vie sociale et économique ». « Chacun peut entendre que si tout le monde est à l’isolement, le pays est à l’arrêt, ce qui est dommageable, y compris pour la santé des Français, explique-t-il. Et je tiens à souligner que cette évolution des règles n’est possible que grâce à notre excellent taux de couverture vaccinale. »
Concernant les soignants contaminés, le ministre rapporte que le Haut Conseil de la santé publique a validé la possibilité pour eux « de déroger sous certaines conditions à l’isolement et de continuer à travailler même s’[ils ont] le Covid-19, s’[ils n’ont] pas ou peu de symptômes ». « Les soignants étant par nature vaccinés, il s’agit de permettre la continuité de soins, compte tenu de la très grande tension sanitaire et du nombre élevé de personnels positifs ou cas contacts », explique-t-il.
Le ministre de la santé confirme que le variant Omicron, très contagieux, est moins dangereux que le variant Delta, tous deux actifs dans le pays. « Les données anglaises publiées hier le confirment : il y a trois fois moins de formes graves de la maladie avec Omicron qu’avec Delta », dit M. Véran.
« Cette cinquième vague sera peut-être la dernière »
Omicron est, selon le ministre, trop contagieux pour être totalement stoppé, à moins d’instaurer un confinement strict. « Cette cinquième vague sera peut-être la dernière. Omicron est tellement contagieux qu’il va toucher toutes les populations du monde. Il va entraîner une immunité renforcée : on sera tous plus armés après son passage », espère-t-il.
Dans un entretien également avec Le JDD, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet précise que le pic du nombre de cas de Covid-19 « devrait culminer mi-janvier ». « Le pic hospitalier pourrait avoir lieu une semaine plus tard, (…) l’Ile-de-France sera la première touchée », déclare-t-il. Dans « un hôpital déjà très éprouvé par vingt-deux mois de crise sanitaire », il dit s’attendre « à un immense défi logistique et organisationnel ».
L’épidémiologiste estime toutefois que « le recours accru au télétravail va jouer un rôle important » pour réduire le niveau de ce pic, de même que « les efforts d’aération ou de ventilation » des classes et des cantines. Il préconise de cesser, pour l’heure, les cours de gym et les chorales en intérieur. Le pic aura « une durée limitée », car les patients atteints de ce variant ont un besoin moindre de ventilation mécanique et séjournent moins longtemps à l’hôpital, selon M. Fontanet. Ce membre du conseil scientifique affirme qu’« à terme » ce virus « rejoindra les autres coronavirus saisonniers ».
- Le port du masque sera obligatoire dès 6 ans dans certains lieux publics. Cette obligation, énoncée dans un décret paru samedi 1er janvier au Journal officiel, s’applique dans les transports collectifs, bateaux, avions et véhicules – dont les taxis et voitures de transport avec chauffeur (VTC) –, ainsi que dans les gares, stations de transports publics et aérogares, précise le décret. Jusqu’ici seuls les enfants âgés de plus de 11 ans devaient porter un masque. La nouvelle règle concerne aussi les établissements recevant du public : salles d’audition, de conférences, de réunion, de spectacle, établissements sportifs couverts, établissements de plein air, chapiteaux, lieux de culte, musées, bibliothèques, magasins et centres commerciaux, marchés couverts, salles d’exposition, administrations, banques. Seule exception à cette règle, « la pratique d’activités artistiques » (chant, théâtre…) et sportives, qui dispense ses pratiquants du port du masque.
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