Charles Platiau via Reuters

L’ex-ministre LR Eric Woerth rejoint Emmanuel Macron (photo d’illustration prise en juillet 2017) 

POLITIQUE – Coup dur pour le camp Pécresse. Éric Woerth, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, a annoncé ce mercredi 9 février qu’il soutiendra Emmanuel Macron à la présidentielle 2022, et non la candidate désignée par son parti Les Républicains. 

Dans une interview au Parisien, le patron de la Commission des finances de l’Assemblée, justifie sa décision en assurant qu’Emmanuel Macron “est le mieux à même de défendre l’intérêt de la France et des Français.” 

“Je pense profondément qu’un second mandat d’Emmanuel Macron serait une chance pour la France, comme ça aurait été le cas pour Nicolas Sarkozy. (…) Nous avons besoin de réformes et de stabilité, on ne peut pas avoir un président débutant tous les cinq ans”, lâche l’ancien ministre.

Éric Woerth l’assure, ce soutien est désintéressé. Et quant à ses critiques passées sur le président de la République, il les “assume” mais souligne: “J’ai évolué, la présidence d’Emmanuel Macron aussi.” Ainsi, il voit désormais dans Emmanuel Macron un “réformateur”, capable lors d’un second mandat d’apporter des réponses aux questions de pouvoirs d’achat et de “lutter contre les injustices fondamentales”. 

“J’ai évoqué ces points avec lui, il y est très sensible. Je prends le pari qu’Emmanuel Macron est sincèrement réformateur et qu’il saura utiliser la liberté de ce second mandat”, veut croire Woerth. 

Woerth fustige la vision et la “dérive” LR

Éric Woerth ne prendra pas pour autant sa carte chez LREM. “J’ai toujours été un homme de droite républicaine et j’amène cette part politique de moi-même mais je n’adhère pas à LREM ni à la majorité telle qu’elle est constituée aujourd’hui”, assure-t-il, prônant une ”évolution”. 

Dans un communiqué, il précise se mettre “en congé de notre formation politique pour être en cohérence avec ma décision”.

Mais il prend des distances nettes avec son parti de toujours. Ainsi, malgré son “respect” et son “amitié” pour Valérie Pécresse, il “n’adhère pas au discours” de la candidate LR et lui reproche de décrire “une France nostalgique, recroquevillée sur elle-même”, avec une focalisation qu’il déplore sur le sécuritaire et l’islamisme radical. 

“J’ai trouvé que ma formation politique, dont je suis membre depuis 1981, a dérivé. Et une France sans projet, c’est une France qui se desséchera au rythme de nos malheureux glaciers. Où sont les perspectives?”, s’interroge l’ancien ministre.

Jacob demande le départ de Woerth de LR

Toutefois, Éric Woerth pourrait devoir rendre malgré lui sa carte d’adhérent à LR. Immédiatement après son ralliement à Macron, le président du parti Christian Jacob lui a demandé de quitter le parti. 

“Il y a un minimum de dignité à avoir envers ceux qui ont toujours été à ses côtés”, a affirmé à l’AFP Christian Jacob, qui a fait part de “beaucoup de déception et de regret”. Mais “il faut relativiser: Éric Woerth est un parlementaire en fin de carrière” et “ses affaires judiciaires ont sans doute pesé” dans sa décision, a-t-il ajouté. Le député LR de l’Oise est notamment mis en examen dans l’affaire Tapie.

Côté macronie, l’ancien ministre a en tout cas été accueilli chaleureusement par Gérald Darmanin, lui-même transfuge des Républicains. “Bienvenue à Éric Woerth, grande voix de la droite gaulliste et libérale. (…) C’est une grand chance de l’avoir parmi nous”, a salué le ministre de l’Intérieur sur Twitter. 

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