l’essentiel Que faire de l’ancien hôtel du tourisme ? C’est la question posée par la mairie et à laquelle tente de répondre l’étude menée par l’architecte Emmanuel Peyrot des Gachons. Il propose de le transformer en un espace de bureaux.

Emmanuel Peyrot des Gachons, du cabinet Cittanova-Sinopia, a mené l’étude sur l’ancien hôtel du tourisme. De quoi connaître l’état dans lequel se trouve ce bâtiment et y proposer des activités futures. Interview.

Votre étude propose de transformer l’ancien hôtel du tourisme en espace de bureaux. Comment en êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

Notre étude est un diagnostic pour bien comprendre à la fois les enjeux urbains et architecturaux qui concernent ce bâtiment. En termes urbains, il est au cœur d’un ensemble de mutations intéressantes : des travaux ont débuté depuis la gare et iront jusqu’au centre-ville, le Vieux-Pont va être réhabilité de façon ambitieuse, la rue du Rival va voir un restaurant rénové, de même que des logements un peu plus loin… Bref, il se retrouve au cœur d’une dynamique forte, donc son côté abandonné se verra d’autant plus. C’est aussi une porte d’entrée importante dans la ville.

Il faut dire aussi qu’il se trouve sur un axe de circulation très fréquenté, et bruyant…

C’est un cours extrêmement emprunté mais les réaménagements vont permettre d’apaiser un peu ce lieu.

En termes architecturaux, c’est un bâtiment qui a beaucoup souffert depuis qu’il n’a plus été exploité. La partie principale a été protégée par le toit. Par contre, ce n’est pas le cas des deux extensions, d’environ 50 m2 chacune. Nous proposons de détruire ces annexes.

Le bâtiment n’est architecturalement pas extraordinaire, mais il fait partie de cette façade des quais. Donc, après discussion avec l’Architecte des bâtiments de France, l’idée serait de conserver la façade et de la modifier assez peu.

Pourquoi proposer de faire de ce bâtiment un espace de bureaux ?

Nous avons fait plusieurs hypothèses. D’abord, le logement. Mais on avait un gros problème d’accessibilité, de parking et un impact sonore important, donc on s’est dit que ce n’était pas très pertinent. Deuxième hypothèse : la résidence hôtelière ou étudiante, mais d’autres programmes de ce type sont dans les tuyaux à Foix. Nous proposons donc d’y créer un espace de bureaux et de coworking. On a aussi proposé un rez-de-chaussée un peu plus actif, avec un service du type kiné ou fablab. Au premier étage, nous proposons un plateau assez ouvert, avec du coworking et/ou des locaux associatifs. Les deux derniers niveaux seraient des bureaux un peu plus classiques.

Quelle est la surface du lieu ? Et donc quel serait le budget d’une rénovation ?

Il y a environ 200 m2 par niveau, donc environ 800 m2 en tout. Il y a des études plus poussées à mener pour savoir ce qu’on peut garder ou non mais grosso modo, on est sur un prix de rénovation qui revient à construire du neuf. Sauf que vous êtes en centre-ville, et que, de plus en plus, les villes moyennes attirent. Et on est proche de la gare, avec une très belle vue…

Vous proposez également de lancer un appel à manifestation d’intérêt. De quoi s’agit-il ?

L’idée est que la mairie, à qui l’immeuble appartient aujourd’hui, offre la possibilité à un opérateur de l’acheter, ou à plusieurs opérateurs de l’acheter par bout. Ensuite, c’est l’opérateur qui réalisera les travaux. Pour choisir l’opérateur, la mairie fait un cahier des charges précis. Cet appel à manifestation d’intérêts a plusieurs avantages : il permet d’attirer des investisseurs bien au-delà de l’Ariège et, éventuellement, d’avoir des propositions d’activités plus riches et originales.

et pourquoi pas un parking ?

On s’en souvient : la mairie avait émis l’idée de faire un parking à étages à la place de l’ancien hôtel du tourisme. L’étude sur le sujet a été abandonnée en 2020, avant les élections municipales, du fait de l’union PS-Verts. De toute façon, explique en résumé Emmanuel Peyrot des Gachons, c’était une mauvaise idée. « Techniquement, détaille-t-il, en termes de sécurité, ça posait un problème d’entrée et de sortie sur le cours. Par ailleurs, ce n’était pas très rentable, parce que le bâtiment n’est pas profond. En effet, on n’aurait pu mettre qu’une rangée de voitures par étage. Ça aurait coûté très cher pour peu de voitures garées. Et puis ça n’aurait pas donné une bonne image, en entrée de ville. »

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