Emmanuel Macron a prononcé un discours samedi à l’Elysée, à l’occasion des 60 ans des accords dʼÉvian, qui permirent le cessez-le-feu. Un exercice délicat à trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, tant le sujet est sensible.

Surtout, ne pas allumer de nouvelle polémique. Encore moins à trois semaines du premier tour du scrutin présidentiel
. La mémoire de la guerre dʼAlgérie est une matière hautement inflammable ; alors samedi, le discours dʼEmmanuel Macron sʼest voulu celui de lʼapaisement, lors de la réception élyséenne à lʼoccasion des 60 ans des accords dʼÉvian, qui permirent le cessez-le-feu.

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Graves et lents, les premiers mots du chef de lʼÉtat concernent la date même de cette commémoration. Le 19 mars 1962 fut « cette victoire pour certains, cette défaite pour dʼautres, le soulagement pour beaucoup, le début dʼun calvaire pour tant dʼentre vous », reconnaît-il dans la salle des fêtes de lʼÉlysée, devant un parterre de représentants associatifs et dʼinstitutions impliquées dans ce travail mémoriel, dʼélus, de collégiens et lycéens… « Je sais aussi combien cette date nʼest pas la fin des violences », a-t-il ajouté.

Le Pen et Pécresse critiquent le choix de la date

Comme une réponse à sa rivale du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui affirmait vendredi : « Cette date […] nʼa pas été la fin de la guerre dʼAlgérie, car il y a eu des dizaines de milliers de harkis qui ont été sauvagement assassinés » par la suite. La candidate Valérie Pécresse (Les Républicains), elle, sʼest engagée à trouver, si elle est élue, « une autre date » que le 19 mars.

Le président-candidat en a aussi profité pour rappeler les multiples gestes mémoriels, au cours du quinquennat, à lʼégard des différents acteurs de la guerre, « parfois difficiles », parfois « insupportables pour quelques-uns dʼentre vous dans cette salle et ensuite qui furent insupportables à dʼautres ». Autant de signes, encore une fois, quʼil sait combien le sujet est explosif, lui qui avait déclenché une volée de réactions outrées à droite et à lʼextrême droite, en 2017 à Alger, en qualifiant la colonisation de « crime contre lʼhumanité ». Mais ces gestes, a-t-il assumé samedi, « je crois quʼil fallait à chaque fois les faire ». Et dʼaffirmer sa certitude que ces étapes – la prochaine, un hommage aux appelés le 18 octobre – se poursuivront. Comme une nouvelle promesse de campagne. 

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