[CONTENU PARTENAIRE] Il y a une quinzaine d’années, le centre d’affaires et le coworking représentaient à peu près 0,5 % de l’immobilier tertiaire. Aujourd’hui, cette solution constitue 15 % de ces surfaces. Elle est portée par des acteurs comme le Synaphe, le Syndicat national des professionnels de l’hébergement d’entreprises. Créé en 1977, il compte 200 acteurs du centre d’affaires et du coworking. Gaël Montassier (coprésident du Synaphe) et Bertrand Hoch (administrateur du Synaphe) nous expliquent ici que leur activité a été lourdement touchée par la Covid. Ils attendent, à ce titre, obtenir une identification et une reconnaissance par les pouvoirs publics, rappelant que la filière est très majoritairement une filière de preneurs à bail.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Bertrand Hoch : Notre filière est une filière de preneurs à bail. Nous comptons aujourd’hui 100 000 entreprises résidentes au sein de notre filière. Environ 300 000 postes de travail sont quotidiennement mis à disposition sur le territoire. Notre secteur d’activité regroupe aussi des centres de domiciliation, si bien que 400 000 entreprises ont installé leur siège social dans nos centres d’affaires.
Gaël Montassier : Nous représentons également 30 % de la création d’entreprises chaque année. Ces sociétés ont recours à nous pour leur domiciliation fiscale et le choix de leurs bureaux. Nos solutions sont adaptées à leurs attentes. Rappelons qu’avant la création des centres d’affaires et du coworking, il était très compliqué de trouver en France des bureaux dimensionnés selon ses besoins. Il fallait signer un Bail 3/6/9, verser un dépôt de garantie important, et négocier individuellement divers contrats de service (pour Internet, la téléphonie, le nettoyage, l’entretien de la climatisation, etc.).
Nous présentons aujourd’hui une solution clé en main ! Tout ceci est à présent mutualisé dans les centres d’affaires et les espaces de coworking. Nous avons donc fait baisser de manière considérable les coûts et la durée de la transaction immobilière. Une fois l’entreprise installée, elle démarre son activité instantanément. Elle peut ainsi envisager sereinement sa croissance et le recrutement de collaborateurs. Ils seront hébergés dans un environnement pareil à une entreprise et respectant le Code du travail.
Qu’apportez-vous au monde de l’immobilier tertiaire ?
G.M. : Il est très rigide, car régi par un Bail 3/6/9. Il est dans l’incapacité de permettre à une entreprise d’envisager sa croissance ou sa décroissance. Nous existons donc pour flexibiliser l’immobilier tertiaire, et l’adapter aux nouveaux besoins des entreprises. D’abord, en permettant à des entreprises (petites ou grandes) de s’installer très rapidement dans un immeuble, avec un mobilier adapté et les aménagements nécessaires.
B.H. : Nous avons acquis des compétences d’aménagement et des notions en matière de bien-être au travail et de sécurité d’exploitation. Pour de nombreuses grandes entreprises, nos solutions sont des alternatives au télétravail. Des événements sont organisés régulièrement dans nos centres d’affaires et espaces de coworking pour développer le lien social.
G.M. : En somme, notre filière métier représentée par Synaphe Coworking offre un encadrement social, immobilier, technique et digital de l’hébergement d’entreprises. Nous garantissons notamment la flexibilité de la charge immobilière pour la société. Quoi qu’il arrive, nos espaces restent modulables. Ils s’adaptent à la vie d’une entreprise, qu’elle soit en croissance ou en décroissance. Si son nombre de collaborateurs diminue, les surfaces laissées vacantes pourront être recommercialisées. Ce modèle lui permet alors de répartir son budget vers d’autres départements, comme la R&D.
Quel est votre objectif principal aujourd’hui ?
G.M. : Nous souhaitons être reconnus par les pouvoirs publics, afin d’enclencher un dialogue sur l’identification de l’hébergement d’entreprises et la valeur ajoutée que nous apportons au marché. Il nous faut également définir et encadrer les conditions de cette valeur ajoutée.
B.H. : Notre fonctionnement repose sur des baux commerciaux passés auprès des propriétaires d’immeubles. Si notre profession était connue, nous aurions été aidés, au même titre que les acteurs de l’événementiel et de la restauration. Or, nous avons dû souscrire des PGE pour pouvoir payer nos loyers. Par conséquent, il est impératif que notre domaine d’activité rentre dans les radars des pouvoirs publics. Nous voulons pouvoir recevoir une aide si un tel événement venait à se reproduire.
Comment la crise sanitaire a-t-elle impacté l’hébergement d’entreprises ?
G.M. : Depuis 2 ans, nous avons perdu presque l’intégralité de notre activité séminaire/salle de réunion, ce qui englobe 20 % à 40 % de notre chiffre d’affaires, et globalement 50 % de nos marges. En parallèle, des entreprises avec des contrats de prestation de services, engagées sur des périodes plus courtes qu’un Bail 3/6/9, ont quitté nos locaux au plus fort de la crise. Cette autre perte a laissé place à 30 % à 40 % de bureaux vides dans nos centres d’affaires et coworking, pour lesquels nous devions pourtant toujours payer un loyer. Malgré les incitations gouvernementales, notre filière n’a strictement rien obtenu de ses bailleurs.
B.H. : Loyers, charges et fiscalité composent environ 70 % du prix de revient de notre activité. Avec un manque de 40 % de notre chiffre d’affaires, une telle situation a considérablement fragilisé notre filière.
Qu’espérez-vous de ces éventuels échanges auprès des pouvoirs publics ?
G.M. : Nous avons déjà adressé une lettre à des députés et des ministres pour les sensibiliser au contexte dans lequel se trouve l’hébergement d’entreprises. L’enjeu pour nous est de se faire entendre dès la fin de la campagne présidentielle.
B.H. : Une fois cette échéance passée, nous souhaitons en effet nous adresser aux bons interlocuteurs et échanger à propos de notre filière, pour trouver un moyen de l’accompagner, de la sécuriser et de la faire grandir. Notre objectif principal est d’être identifiés dans les périodes de crise. D’où l’intérêt de construire notamment une fiscalité très adaptée à notre activité !
Ces discussions pourraient également donner lieu à d’autres sujets, notamment la réglementation TRACFIN. Nous sommes responsables des 400 000 entreprises qui sont domiciliées dans nos centres d’affaires et coworking, et bien que nos équipes soient formées, certains points méritent d’être clarifiés et affinés pour nous permettre d’exercer notre activité sereinement.
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