Ce n’est pas un coup de tonnerre mais un avertissement sérieux. Au coude-à-coude avec la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) de Jean-Luc Mélenchon (26,10 %), la coalition présidentielle Ensemble ! (25,81 %) n’est pas assurée d’obtenir une majorité absolue, dimanche 19 juin. C’est surtout la première fois sous la Ve République que le parti du président de la République n’arrive pas en tête aux élections législatives dans la foulée de l’élection présidentielle, voire recule entre les deux scrutins. En 2002, 2007 et 2012, l’UMP, puis le PS, avaient dépassé, parfois très largement, la barre des 30 % des voix dans la foulée de l’élection de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy ou François Hollande. Cette fois, la majorité sortante fait beaucoup moins bien qu’il y a cinq ans (La République en marche et le MoDem avaient obtenu 32,33 % des suffrages en 2017), et enregistre deux points de moins que le score du président sortant il y a sept semaines seulement.

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A cette contre-performance s’ajoutent quelques symboles douloureux : l’ex-ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, incarnation du macronisme triomphant il y a cinq ans, est sèchement éliminé dès le premier tour dans le Loiret, de même que l’ex-ministre du logement Emmanuelle Wargon dans le Val-de-Marne. Et si, parmi les quinze membres du gouvernement d’Elisabeth Borne lancés dans la compétition électorale, plusieurs – dont Gabriel Attal et Gérald Darmanin – sortent largement en tête, d’autres, comme Clément Beaune ou Amélie de Montchalin, se trouvent en difficulté, l’un à Paris et l’autre en Essonne.

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Emmanuel Macron, qui a reproduit – par choix tactique, hésitation politique ou procrastination – sa tentative d’anesthésier le jeu démocratique, stratégie gagnante à la présidentielle, a payé ici sa non-campagne. Tout comme a été mis à son débit un certain immobilisme et le flou entretenu sur les grandes orientations de son second mandat, dont il a souvent semblé, depuis sa réélection, ne pas savoir que faire, ni avec qui.

Problématiques nationales et polémiques

En mettant plusieurs semaines à composer son gouvernement, et en s’effaçant lui-même de la campagne – il n’y est revenu que dans la dernière ligne droite, brandissant avec « l’extrême gauche » mélenchoniste le « moi ou le chaos » utilisé depuis cinq ans face à l’extrême droite –, le chef de l’Etat a laissé la place libre au leader des « insoumis » qui, à défaut d’avoir une chance d’arriver à Matignon, a donné le tempo de l’après-présidentielle et apparaît comme le grand vainqueur de ce premier tour, alors même que les candidats de la Nupes disposent de peu de réserves de voix pour le second.

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