Comment accueillir de manière sécurisante les enfants Ukrainiens ?

Il n’y a pas de protocole à proprement parler mais nous rappelons que les règles concernant l’attestation de logement pour l’inscription à l’école, ont été assouplies (décret du 29 juin 2020 n° 2020 – 811) afin que cela ne soit pas un frein. La domiciliation est généralement celle du centre communal d’action sociale ou bien celle de l’association accompagnatrice.

Quand elles ont une politique éducative développée, les villes n’ont pas de mal à mobiliser les associations dans ce sens. Pour autant, on vise toujours l’inscription à l’école la plus proche du lieu d’hébergement proprement dit. Beaucoup de freins ont été levés à ce niveau grâce au dialogue renforcé, entre Education nationale et collectivités, notamment entre Conseils départementaux et Casnav (Centres académiques pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés) des académies.

La vaccination ne doit pas non plus être un obstacle à l’inscription – les familles arrivent souvent sans le carnet de santé. Il y a une tolérance de 3 mois, le temps de vérifier avec les services de santé. Attention cependant à la tuberculose qui n’a pas été éradiquée en Ukraine et qui réclame une vigilance particulière.

Y a-t-il une particularité à l’accueil de ces réfugiés de guerre ?

Ce sont des familles qui sont là temporairement et n’aspirent qu’à repartir. Elles n’ont pas le temps d’apprendre notre système administratif. En cela, les interprètes provenant des associations de jumelage ou les volontaires, maîtrisant l’ukrainien ou le russe, se révèlent plus proches de leurs besoins quotidiens, tandis que les interprètes des préfectures sont davantage des relais vis-à-vis de l’administration.

Pour gérer les traumatismes, beaucoup de pédopsychiatres se sont proposés. Ce devrait être le rôle des psychiatres scolaires mais il n’y en a qu’un seul par département ! La Croix Rouge et Canopée ont développé des ressources pour savoir, au moins, ce qu’il ne faut pas faire. L’enfant aspire surtout à être laissé avec d’autres enfants. Pour une intégration plus rapide, les villes les répartissent dans différentes écoles, sans séparer les fratries, bien sûr.

Que peuvent faire de plus les collectivités ?

L’accès à la restauration scolaire est un facteur important de scolarisation et d’intégration. La gratuité fait l’objet de délibération en conseil municipal, si elle n’est pas déjà prévue dans la politique éducative, au moins jusqu’à l’été, afin de laisser le temps aux partenaires d’organiser quelque chose de plus pérenne. Certaines villes font le repas à 1 euro ou prennent le quotient familial le plus faible. Le fonds social peut prendre en charge le reste à charge.

Certaines collectivités, qui ont mis à disposition des familles des logements de fonction, affrètent aussi le transport entre logement et école. Il est important que le périscolaire soit inclusif également. Pour surmonter la barrière de la langue, des villes ont mobilisé des animateurs ou encore des étudiants en Français langue étrangère. L’idéal sont les enseignants spécialisés pour allophones des classes UPE2A (unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants) mais il n’y en a clairement pas assez. Elles sont généralement dans les grandes villes et souvent déjà saturées !

Certaines collectivités ont fait traduire des brochures d’accueil rapidement. Mais cela suppose que tout le monde sache lire… Le livret Atout’Scol, téléchargeable, permet de cadrer ce que l’on peut faire mais aussi ce que l’on n’a pas le droit de faire. Notamment exiger plus de justificatifs que nécessaire auprès des familles pauvres ou habitant des quartiers défavorisés. Le zèle administratif, illégal, rend notre système totalement inégalitaire.

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