Au risque de vexer une partie de notre lectorat, nous devons vous avouer une chose: nous ne croyons pas en Dieu. En revanche, nous croyons aux miracles.

Dans notre cas, le miracle a plusieurs noms et plusieurs formes. Il se nomme la Fabrique à Histoires de Lunii, la Conteuse merveilleuse de Joyeuse, l’enceinte Merlin de La Chouette Radio (association de Radio France et de Bayard) ou, depuis peu, la Toniebox de Tonies.

Nous en avions déjà parlé il y a quelque temps. Dans un monde d’écrans omniprésents, parfois compliqués à gérer (ou à refuser) pour des parents débordés et sur-sollicités, ces formidables «boîtes à histoires» se recentrent sur l’audio pur et les escapades imaginaires qu’il peut appeler.

Elles permettent de mettre aventures, connaissances, rigolades, mythes, chansons dans les mains de nos chères têtes blondes ou rousses ou brunes ou châtain clair aux reflets vénitiens.

Ces petits tyrans (avouons-le, c’est précisément ce qu’ils sont) sont, grâce à ces petites enceintes, maîtres de leurs désirs et de leurs cheminements intellectuels. Ils s’occupent seuls et nous laissent souffler, ils apprennent beaucoup, beaucoup de choses (parfois par cœur, comme un enfant de 7 ans que nous ne nommerons pas ici, mais qui s’appelle Noé), peuvent parfois s’amuser à créer leurs propres récits.

Bref, ces choses plutôt nouvelles sont des merveilles de la technologie rapportée à l’une des plus anciennes formes de transfert de savoir du monde –le conte.

Elles ont néanmoins un défaut: elles sont plusieurs. Notre défaut à nous étant de ne pas être suffisamment riches pour toutes les acheter, nous allons essayer de vous aider à faire le tri.

La Fabrique à histoires de Lunii

C’est la plus «ancienne» de toutes, c’est un carton commercial absolu, et c’est largement mérité. La Fabrique à histoires est aussi l’une des plus spécifiques de ces petites enceintes: elle permet aux enfants de choisir les éléments du récit (personnage, lieux, objet…) pour construire selon leur bon désir l’histoire qui leur sera contée ou, comme dans un livre dont on est le héros, de décider où et comment l’aventure va se poursuivre.

L’objet lui-même, dont la fabrication a été rapatriée en France, est compact et charmant, avec ses boutons et sa molette jaunes ainsi que son «faux» écran permettant de visualiser ses sélections.

Le catalogue d’histoires, à acheter et télécharger sur un magasin en ligne ad hoc, s’est à la fois grandement étoffé avec le temps et amélioré en matière de production. Classiques ou originaux, Monsieur Madame, découverte du corps humain, de l’Antiquité, de la Préhistoire avec le fameux Maestro de notre enfance, documentaires, histoires, chansons: il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à découvrir, et ce pour tous les âges.

Un abonnement mensuel (6,90 euros pour un album par mois) est également disponible. Cerise sur le gâteau: une application mobile dédiée et le «studio Lunii» permettent aux plus créatifs d’inventer leurs propres histoires.

Toniebox de Tonies

Un (très) joli cube au (très) agréable toucher mou, deux petites oreilles qui se pincent gentiment pour contrôler ce qui sort d’une enceinte de plutôt bonne qualité, de tendres petites claques à coller sur le côté de l’objet pour changer de chapitre: la Toniebox est une très jolie chose –plutôt volumineuse cependant, c’est à noter.

Son truc en plus, son joujou extra qui fait crac boum hue, ce sont ces petits personnages en plastique –qui s’achètent chacun séparément et correspondent à une ou plusieurs histoires ou chansons– à poser au sommet de l’ensemble. Zou!, l’histoire peut commencer.

Des classiques Disney (Le Roi lion, Aladdin, Le Livre de la jungle…), un Astérix, Elmer, des contes classiques, des comptines, Heidi, la Pat’ Patrouille… Le catalogue manque encore un peu de substance, mais l’existence d’un objet pour matérialiser une histoire est un plus non négligeable dans un monde dont la dématérialisation complète a parfois quelque chose d’un peu triste.

Enfin, et peut-être surtout lorsque votre enfant grandira et se découvrira des talents de «storyteller», il est également possible d’acquérir des «Tonies Créatifs». Ils permettent, via l’application mobile dédiée, d’enregistrer jusqu’à quatre-vingt-dix minutes de contenus audios. Le tout de façon légèrement plus simple qu’avec le studio Lunii. La bande-son d’une enfance qui passe, en quelque sorte, et des souvenirs à chérir avec soin.

Merlin de Radio France et Bayard

Votre enfant a découvert les fantabuleuses Odyssées de Laure Grandbesançon sur France Inter, que vous adorez également d’ailleurs. Et la géniale introduction aux sciences et à l’univers que constitue Olma, sur la même chaîne. Et les très qualitatives Une histoire et… Oli (qu’il ou elle consomme à la douzaine pour retarder le dodo, bien entendu).

Ou les très, très rigolotes Bestioles. Et la série pleine de peps et de connaissances Ils ont fait l’Histoire! de Jérôme Prod’homme sur France Bleu. Et les Confins des contes sur la même station. Et Salut l’info!, le très réussi décryptage du monde et de ses mouvements présenté par Estelle Faure et Marina Cabiten de France Info.

Bref: grâce à Radio France, votre enfant a découvert les podcasts et c’est une excellente chose, car ils sont d’une qualité généralement tout à fait remarquable. L’enceinte Merlin est alors faite pour vous, ainsi que pour votre portefeuille –contrairement aux histoires des autres machines ici présentées, ces podcasts sont gratuits.

Merlin est le fruit d’une association avec les éditions Bayard (Les Belles Histoires, J’aime lire, Youpi…). On retrouvera donc également quelques histoires des héros de tous les jours (Zouk, SamSam, Anatole Latuile ou Petit Ours Brun). En bonus appréciable, les abonnés aux magazines auront accès à un récit mensuel audio à transférer sur la petite machine.

Ressemblant un peu à la Fabrique à histoires de Lunii, avec plus de boutons et un tout petit écran rond aux pixels colorés, dotée d’une sonorité remarquable, elle permet de stocker tous les épisodes de ses séries préférées.

Un enfant de 7 ans que nous ne nommerons pas ici, mais qui s’appelle Noé, en est totalement fou depuis qu’il l’a reçue du Père Noël (en fait de son papa, mais il ne le sait pas encore). On lui trouvera néanmoins deux défauts: un classement thématique plutôt que par émission rend la navigation parfois un peu confuse, et votre progéniture apprendra tant de choses qu’elle passera ensuite son temps à étaler des connaissances que vous, honteux et ignorant, n’aviez même pas.

La Conteuse merveilleuse de Joyeuse

Qu’elle a fait du chemin, cette formidable petite chose depuis notre première rencontre! Ces formidables petites choses, d’ailleurs, car il en existe désormais deux versions: l’une pour les tout petits (nommée «Ma Première conteuse»), et l’autre, la première à avoir vu le jour, pour ceux qui n’ont pas peur des histoires de loups et de petites filles perdues (son petit nom: «La Conteuse merveilleuse»).

Magnifiques petits cubes au toucher de velours et au design enviable, même au beau milieu de votre salon tiré à quatre épingles, contrôlés par le geste uniquement (après tout, quoi de plus ludique que de secouer ses bidules, à tout âge?), les petits cubes ont, par définition, six faces. À chacune son univers, son tempérament, son objectif (des chansonnettes aux contes longs, des moments doux aux histoires speed).

Les deux conteuses arrivent chargées de tonnes de contenus à la qualité réellement remarquable. Mais il s’est également, depuis leur lancement, développé une librairie riche de 2.000 titres à acquérir, courts ou longs, contés ou musicaux. D’une grande variété, ils sont issus des catalogues de très nombreux éditeurs jeunesse.

Ajoutons à cela la possibilité, également, de se faire apprenti griot (ou chanteur) (ou conteur de blagues de coquin de 7 ans que l’on ne nommera pas mais qui s’appelle Noé) pour enregistrer ses propres contenus (y compris de la musique issue de votre propre collection) et les transférer sur ces beaux bidules, et l’émerveillement est total.

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