A Mountain View, à 1,5 km à vol d’oiseau de son siège, le groupe californien a fait construire deux immenses bâtiments aux allures de tentes en verre et en métal, couvertes de panneaux solaires en forme d’écailles de dragon.
Alphabet, la maison mère de Google, n’a pas dévoilé le montant qu’a coûté ce « Bay View Campus », prévu pour accueillir jusqu’à 4.500 employés.
«Je pense qu’aucun de nos bâtiments ne sera vide. Nous ne sommes pas inquiets », plaisante Michelle Kaufmann, directrice de la recherche et développement pour les bureaux de la société, lors d’une visite pour la presse.
«Nous sommes plus inquiets de savoir si nous aurons assez de place. Parce que l’entreprise continue de grandir », a-t-elle ajouté.
Fin mars, Alphabet comptait environ 164.000 employés dans le monde (+17 % en un an). Rien que dans la baie de San Francisco, 45.000 personnes travaillent pour le géant des technologies.
Son voisin Meta (Facebook, Instagram) et d’autres grandes entreprises du numérique (Microsoft, Amazon, Nvidia, Snap, Uber…) ont récemment annoncé un ralentissement du rythme des recrutements à cause du contexte économique défavorable, après avoir embauché à tour de bras pendant la pandémie.
Connexions et déconnexions
Plusieurs sociétés, comme Twitter à San Francisco, ont laissé la porte ouverte au télétravail car de nombreux ingénieurs préfèrent ce fonctionnement. Certaines ont d’ailleurs du mal à faire revenir les équipes en personne, notamment à cause de la peur du Covid.
« Je crois que 10 % du personnel (de Google) a choisi et obtenu de travailler avant tout de chez soi », a noté Michelle Kaufmann.
Elle espère que les nouveaux bureaux, conçus bien avant la pandémie, satisferont les attentes des autres employés, qui partagent leur semaine entre présentiel et télétravail.
Le rez-de-chaussée consiste en des restaurants, des cafés, des salles de gym et des salles de réunion, répartis autour de plusieurs « places publiques » — de « Dinosaur District » à « Neon Nature » — garnies de canapés.
L’étage accueille des bureaux modulables, séparés par divers mobiliers, mais pas de murs, pour que les équipes aient « l’intimité dont elles ont besoin » tout en restant « connectées au reste de la communauté », indique l’architecte.
Google espère encourager la créativité et le travail d’équipe, les tâches plus solitaires pouvant être réalisées de chez soi.
Mais gare à l’addiction aux technologies : dans les toilettes, une notice donne des conseils pour ne pas être accro à son téléphone et met aussi en garde contre « l’apnée des emails » (quand on retient sa respiration en relevant son courrier électronique).
Eau recyclée, air naturel
Il a fallu cinq ans pour construire ces bâtiments, avec un cahier des charges environnemental ambitieux. Alphabet a en effet promis de ne plus émettre de dioxyde de carbone du tout d’ici 2030.
Ce campus atteint la neutralité carbone « 90 % du temps » grâce aux panneaux solaires et à des batteries géothermiques. Tous les besoins en eau non potable sont remplis par de l’eau recyclée produite sur place.
Et les systèmes de ventilation utilisent de l’air extérieur à 100 %, « au lieu de 20 % » en moyenne dans les bureaux, détaille Michelle Kaufmann.
Une caractéristique qui tombe à point nommé, à l’ère de la pandémie.
« Par chance, beaucoup de choses que nous avions prévues fonctionnent à merveille par rapport au Covid », remarque l’architecte. « Nous pensions que nous avions encore dix ans pour certains éléments, mais le virus a accéléré le processus. »
Elle assure que les espaces de travail ont été conçus avec la flexibilité nécessaire pour faire face à des besoins que personne n’imagine encore.
Pour l’instant, l’acoustique « similaire à celle d’un opéra » n’est pas troublée par beaucoup de salariés, car le nouveau campus vient à peine d’ouvrir.
Les employés d’autres sites de Google, en cas de passage pour quelques jours, pourront loger dans l’un des 240 appartements construits juste en face.
Source Google News – Cliquez pour lire l’article original