Un département du monde rural après un autre marqué par de forts taux de pauvreté : pas de doute, Christiane Taubira est en campagne. À Vierzon (Cher), lundi 20 décembre, l’ancienne ministre de la justice s’est rendue au centre hospitalier de la ville, deux jours après un premier déplacement sur le thème de la santé, à Saint-Denis, près de Paris. « L’hôpital public a été abandonné à des logiques comptables pendant des années, il est temps d’y mettre fin », a-t-elle affirmé dans un tweet, avant de formuler de premières propositions, comme un « service public de santé à trente minutes » des lieux de résidence.

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Mais avec quelle finalité ? À moins de quatre mois de l’élection présidentielle, Christiane Taubira veut « mettre toutes (ses) forces dans les dernières chances de l’union » de la gauche. Dans cette vidéo de trois minutes, diffusée le 17 décembre sur les réseaux sociaux, elle annonçait ainsi « envisager » une candidature face à « l’impasse » constatée dans son camp.

« Sortir par le haut »

Cette déclaration a suscité un espoir chez des électeurs qui voient en elle une icône de la « gauche morale », dont le nom reste associé à la loi reconnaissant la traite et l’esclavage comme « crime contre l’humanité » et à la loi sur le « mariage pour tous ». Mais cette entrée en lice a aussi rajouté de la confusion dans le paysage en miettes de la gauche.

Après l’idée d’une primaire proposée par Anne Hidalgo et l’« appel à l’unification » lancé par Arnaud Montebourg, les autres candidats, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel continuent d’opposer un front du refus. « On n’est pas du même monde », a lancé Jean-Luc Mélenchon, pour se distinguer de ce qu’il appelle l’« ancienne gauche ».

« La démarche de Christiane Taubira n’est pas une candidature en plus, mais au-dessus des partis parce qu’elle est libre », approuve Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche, sous la bannière duquel elle avait été candidate à la présidentielle de 2002. « Au moment où tout est figé, elle permet d’offrir un chemin nouveau pour sortir par le haut. »

Proximité avec La Primaire populaire

En fait, Christiane Taubira a glissé en campagne lors d’une visite à Marseille, fin novembre, en hommage à l’écrivain Gaston Crémieux, fusillé en 1871 pour sa participation à la Commune de Marseille. Depuis, des élus, dont l’ancien député socialiste « frondeur » Christian Paul, s’affairent autour d’elle pour mettre en place une équipe de campagne opérationnelle. « Des dizaines d’offres de service d’élus, hauts fonctionnaires et responsables d’associations affluent depuis vendredi », affirme l’entourage de l’ancienne garde des sceaux.

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En parallèle, elle devrait poursuivre ses échanges avec les candidats déjà déclarés à gauche. « Elle ne cherche pas à imposer une méthode. Elle discute avec tout le monde, explique Guillaume Lacroix. Elle n’a jamais caché sa proximité avec La Primaire populaire, si c’est le seul espace possible, mais elle est ouverte à d’autres formes. » Dans une tribune publiée par Le Journal du dimanche le19 décembre, plus de 1 500 élus locaux de gauche, dont des soutiens d’Anne Hidalgo, ont appelé à une candidature unique via une primaire ouverte.

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