Quand Rachel* a eu le Covid, son employeur attendait d’elle qu’elle télétravaille plutôt qu’elle prenne un congé maladie. “J’étais très très fatiguée, dit-elle. J’avais beaucoup de mal à me concentrer.” Cette éducatrice spécialisée du sud-est de l’Angleterre a donné ses cours depuis chez elle aux enfants réunis en classe, avec l’aide d’un assistant pédagogique. “On avait l’impression que si on ne le faisait pas, on les laissait tomber.”

Cet exemple montre combien les outils introduits pendant la pandémie pour aider élèves et professeurs confinés ont transformé le travail. Réunions Zoom, courriels et chaînes Slack ont facilité la vie professionnelle durant les confinements et permis aux salariés de rester chez eux s’ils avaient le Covid, mais ils ont également rendu plus difficile de s’arrêter quand on est malade.

Elizabeth Rimmer, la directrice de LawCare, une association de soutien à la santé mentale des professionnels du droit, a assisté ces dernières semaines à plusieurs webinaires et réunions virtuelles où certains participants avaient le Covid. “Ils n’avaient pas l’air bien. Les gens restent parfois au lit avec leur ordinateur portable et continuent vaille que vaille, même s’ils ne vont pas bien.” Jane van Zyl, la directrice de Working Families, une organisation de défense du droit du travail, insiste : “Il faut bien se rappeler que la leçon de la pandémie, c’est la flexibilité du travail, pas travailler 24 heures sur 24.”

“Trouver l’équilibre”

Le sujet est d’importance pour les entreprises. Anne Sammon, en charge de l’emploi au cabinet d’avocats Pinsent Masons, reçoit de plus en plus de demandes de sociétés inquiètes du présentéisme numérique de leurs employés – qui travaillent alors qu’ils sont malades. “Elles veulent donner le ton juste quant à leurs exigences. Le défi, du point de vue de l’employeur, c’est de trouver un juste équilibre.”

Ce n’est pas seulement le fait qu’avec Internet il est plus facile de travailler malade depuis son lit, mais aussi que le télétravail et le travail hybride risquent de relâcher les liens entre collègues. Les recherches montrent que les personnes qui jouissent d’un “soutien social” sont plus susceptibles de révéler qu’elles sont malades et donc de faire baisser la pression qui les pousse à travailler.

Recul des arrêts maladie

Les données sur l’effet du télétravail sur les arrêts maladie sont e

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Dessin de Martirena
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Financial Times (Londres)

Fondé en 1888 sous le nom de London Financial Guide, un journal de quatre pages destiné “aux investisseurs honnêtes et aux courtiers respectables”, le Financial Times est aujourd’hui le quotidien financier et économique de référence en Europe. Il n’y a pas une institution financière ou banque digne de ce nom qui ne reçoive un exemplaire de ce journal britannique immédiatement reconnaissable à son papier rose saumon.
Racheté par le groupe japonais Nikkei en 2015, le “journal de la City” voit son nombre d’abonnés à l’édition papier s’éroder peu à peu (155 000 en février 2020), mais compte plus de 740 000 abonnés numériques ; 70 % de son lectorat réside hors du Royaume-Uni.
Plus de 600 journalistes répartis dans plus de 40 pays collaborent au titre.

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