Bienvenue dans le monde d’après. Un monde où le travail hybride s’impose désormais comme la norme pour beaucoup d’entreprises. C’est ce que confirme le dernier baromètre Télétravail et Organisations hybrides 2022 de Malakoff Humanis*, publié ce jeudi 24 février. “Nous assistons à un sacré changement culturel, souligne Anne-Sophie Godon, directrice des services chez Malakoff Humanis. La collaboration à distance n’est plus une exception réservée à des profils mobiles. Les entreprises doivent aller plus loin dans leur stratégie de travail hybride: un retour en arrière complet ne semble pas possible.” 38% des salariés déclarent ainsi recourir au télétravail, soit une progression de 8 points par rapport à l’année 2019. Dans ce contexte de post-crise en France, près de la moitié des salariés affichent ainsi leur volonté de travailler en mode hybride, avec la combinaison du travail au bureau et à distance.

Face à ces attentes, 84% des dirigeants se disent prêts à le déployer au sein de leur entreprise. C’est la grande nouveauté de ce baromètre. Les patrons affichent une volonté inédite d’actionner des marges de manœuvres pour lancer une véritable révolution du travail. Les enjeux? Remettre à plat les modes de management depuis la mise en place d’un mix présentiel-distanciel. Face aux 48% de salariés qui envisagent un télétravail longue distance loin de leur bureau en France ou à l’étranger, 58% des dirigeants se disent prêts à faciliter le télétravail des collaborateurs en ce sens. Bien loin de la panique provoquée au lendemain du dernier confinement dans certaines entreprises par les déménagements inopinés de salariés à l’autre bout de la France.

Si les dirigeants ont semble-t-il sensiblement évolué favorablement sur la question du travail hybride, il n’en est pas de même des managers. En première ligne du déploiement opérationnel de cette nouvelle frome d’organisation -et bien souvent sans aucune formation-, les chefs d’équipe ont souffert. Quatre sur dix estiment avoir mal vécu la mise en place du télétravail depuis le début de la pandémie. “Entre la perte du lien collectif, des échanges informels, de la cohésion d’équipe et la difficulté à faire vivre la culture de l’entreprise, ils doivent faire preuve d’une capacité d’adaptation permanente et inédite”, détaille Anne-Sophie Godon. En ce sens, la part des managers favorables au télétravail a baissé en deux ans, de 54% fin 2019, ils ne sont plus que 48% fin 2021. Selon une étude menée par OpinionWay pour Indeed en mars dernier, la moitié des managers interrogés estimaient que cette fonction était devenue trop difficile depuis le début de la crise sanitaire. Pourtant aujourd’hui ils reconnaissent que le travail hybride tend à se pérenniser et contribue à une plus grande autonomie des collaborateurs (30%), ainsi qu’à une baisse de l’absentéisme (23%). Mais seuls 36% des managers ont déjà revu leurs pratiques managériales en ce sens.

Repenser les espaces de travail 

Alors comment adapter l’organisation des entreprises à cette nouvelle forme de travail pour qu’elle demeure supportable pour tous et performante?  “L’hybridation incarne à la fois celle des lieux de travail, mais aussi l’hybridation entre le digital et l’homme”, estime la directrice des services chez Malakoff Humanis. Pour répondre aux besoins de convivialité et de flexibilité des salariés, 80% des dirigeants se disent prêts à repenser les espaces de travail. L’objectif? Donner envie aux salariés de revenir sur site. “La création de bureaux individuels dédiés aux appels, ainsi que d’espaces de rencontres reste possible si la moitié des collaborateurs télétravaillent 2 jours par semaine au sein d’une entreprise car moins de 50% des salariés sont présents au même moment”, ajoute-t-elle. De même, nombreuses sont les entreprises à adopter le flex-office pour optimiser les mètres carrés disponibles et réaliser des économies substantielles, à l’heure où l’immobilier de bureau reste pour les entreprises le deuxième poste de dépenses derrière la masse salariale.

La technologie au service du travail hybride

Ordinateurs portables, cloud, logiciels de collaboration à distance… Depuis deux ans, la vie de bureau a migré vers les infrastructures numériques. Pour pallier l’absence de cadre physique, les entreprises ont emprunté un virage numérique nécessaire afin de relier les collaborateurs. Entre la banalisation de l’usage de plateformes pour déclarer ses jours de présence au bureau et de télétravail, ou encore la mise à disposition d’outils technologiques nécessaires pour assurer la continuité de l’activité et le contrôle de la productivité, les entreprises doivent s’adapter.

Selon les résultats du baromètre Malakoff Humanis, salariés et dirigeants semblent s’accorder sur les principaux prérequis pour faciliter la mise en place du travail hybride. Respectivement, 89% et 96% d’entre eux mettent au premier plan la qualité de réseau et de sécurité informatiques. Parmi les facilitateurs, certaines entreprises ont également établi une politique afin que l’ensemble des salariés en distanciel et en présentiel participe aux réunions virtuelles, avec notamment des solutions d’animation d’équipes à distance et la réservation online de salles de réunion. 

“Avec le ralentissement des projets de transformation en entreprise après ces deux années de parenthèse, la métamorphose s’effectuera progressivement en 2022, première longue période de banalisation du télétravail sans contrainte sanitaire, remarque Anne-Sophie Godon. Il faudra attendre la fin d’année pour constater les résultats de ces nouveaux enjeux de performance.” Vient le temps de bâtir les fondations d’une organisation hybride durable.

*Méthodologie: Cette étude de perception a été menée auprès de 1.602 salariés (recueil par internet) et 451 dirigeants (recueil par téléphone) d’entreprises du secteur privé (d’au moins 1 salarié) du 1er au 31 décembre 2021.

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