Pour préparer un hiver qui s’annonce tendu sur le plan énergétique, le gouvernement a réuni ce vendredi les partenaires sociaux pour dégager des premières pistes à activer en cas d’urgence.
Après le Covid-19, la crise énergétique? Le casse-tête organisationnel pourrait reprendre de plus belle dès l’automne prochain pour les entreprises. En cause, le risque fort de tension sur l’électricité et le gaz qui pourrait obliger les entreprises et les salariés à changer leurs habitudes.
La pénurie d’énergie, si elle n’est pas encore le principal scénario, est un risque réel. Les patrons dans trois grands énergéticiens français (TotalEnergies, EDF et Engie) ont d’ailleurs signé une tribune commune, dimanche, pour appeler les Français aux économies d’énergie, dès maintenant.
En cause, les tensions géopolitiques avec la Russie qui fournit une partie du gaz, couplées aux déboires du parc nucléaire français. Un sérieux coup de froid en Europe, cet hiver, pourrait ainsi provoquer ces pénuries d’énergies redoutées.
Préparer le pire
En réalité, ce sont surtout les entreprises qui seront touchées par d’éventuelles coupures. En premier lieu l’industrie, principal secteur énergivore. Mais le gouvernement préfère préparer le pire. Ce vendredi, le ministère du Travail et celui de la Transition énergétique ont réuni les partenaires sociaux pour évoquer cette épineuse question. L’idée est d’anticiper une situation d’urgence où tous les acteurs seraient mis à contribution.
Parmi les idées dans l’air: des modifications d’horaires ou le recours, à nouveau, au télétravail lors des pics de consommation. Cette discussion entre le patronat, les syndicats et le gouvernement se fait aussi dans le cadre d’un travail sur la sobriété énergétique qui doit permettre de réduire de 10% de la consommation d’énergie d’ici deux ans.
Mais c’est bien l’urgence de l’hiver qui doit primer. Des premières concertations débutent ce mois-ci entre les partenaires pour aboutir à des propositions concrètes. L’idée n’est pas de proposer des solutions automatiques mais plutôt un plan de secours si cela s’avère nécessaire.
Dialogue social
Une chose est sûre, “c’est aux entreprises de décider dans le cadre du dialogue social” prévient la CFTC. Les mesures venues d’en haut et applicables à tous, comme ce fut le cas pour le Covid-19, les acteurs sociaux n’en veulent plus.
“Il n’y a pas de solutions toutes faites”, a d’ailleurs indiqué la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher après la réunion du jour. “Je crois que c’est très important que l’Etat ne soit pas prescriptif”.
Le risque est évidemment d’accoucher d’une souris alors que les premiers signes de tension pourraient apparaitre dès l’automne. Faut-il modifier les horaires des salariés pour lisser la consommation énergétique? “On ne peut pas demander aux gens de changer d’horaires comme cela”, insiste-t-on à la CFTC.
Pour le moment l’exécutif laisse la main aux partenaires sociaux pour faire des propositions concrètes. Un premier point d’étape est attendu fin juillet.
Source Google News – Cliquez pour lire l’article original