Les salariés et agents de la fonction publique veulent pouvoir continuer à télétravailler… mais de manière moins intensive qu’au plus fort de la crise sanitaire, en 2020. La Dares, le service statistiques du ministère du Travail, a interrogé plus de 5.000 salariés et agents publics ayant télétravaillé entre mars 2020 et janvier 2021, dans le but de connaître leurs conditions de travail pendant cette période, mais aussi leurs souhaits pour la suite.

D’après les résultats de cette enquête, publiés ce jeudi 10 février, plus de la moitié des actifs (56%) déclarent ne pas être concernés par le télétravail ou avoir des tâches incompatibles avec le travail à distance. Si l’on se concentre uniquement sur les télétravailleurs, 70% d’entre eux souhaitent poursuivre cette pratique au moins une fois par semaine. Mais seulement 8% accepteraient de travailler à distance cinq jours sur cinq. À l’extrême opposé, 7% des actifs ayant télétravaillé de mars 2020 à janvier 2021 aimeraient définitivement arrêter de le faire, car ils estiment que leurs tâches ne sont pas compatibles avec le télétravail.

Pour aller plus loin dans l’analyse, la Dares a distingué cinq profils “types” parmi les plus de 5.000 salariés et agents publics ayant eu au moins une période de télétravail entre mars 2020 et janvier 2021. D’après le service statistiques du ministère du Travail :

  • 25% des télétravailleurs le pratiquaient intégralement en janvier 2021. La Dares les appelle les télétravailleurs “exclusifs” : ils télétravaillaient cinq jours sur cinq en janvier 2021, ont travaillé à distance plus de trois mois en 2020 et, pour la plupart, avaient déjà une expérience de télétravail avant la crise sanitaire.
  • 30% des télétravailleurs le pratiquaient de manière régulière, entre un et quatre jours par semaine en janvier 2021. Ce sont les télétravailleurs “intensifs”. Ils ont également télétravaillé à 100% pendant un à trois mois en 2020 et ont, parfois, une expérience antérieure de télétravail.
  • 17% des télétravailleurs le pratiquaient de manière régulière en janvier 2021 (un à quatre jours par semaine), mais ressentaient des difficultés importantes dans la pratique (problèmes de connexion, mauvais matériel ou manque d’équipement, etc.). Ce sont les télétravailleurs “vulnérables”. Généralement, ils n’ont pas pu expérimenter le télétravail avant la crise sanitaire.
  • 15% des télétravailleurs le faisaient de temps en temps, au plus un ou deux jours par semaine en janvier 2021. Ce sont les télétravailleurs “occasionnels”. Ils n’ont pas d’expérience antérieure à la crise de télétravail.
  • 13% des télétravailleurs en 2020 ne le pratiquaient plus en janvier 2021. Ce sont les télétravailleurs “exceptionnels”. Ils ont davantage subi le travail à distance pendant la crise sanitaire, soit en l’ayant pratiqué sans le souhaiter, soit parce que leur tâches n’étaient tout simplement pas compatibles avec le télétravail.

Logiquement, les envies des actifs en matière de rythme de télétravail ne sont pas les mêmes selon leur profil. Par exemple, les télétravailleurs “exclusifs”, qui ont travaillé à distance tous les jours en janvier 2021, aimeraient majoritairement poursuivre cette pratique trois à cinq jours par semaine (57%). Les télétravailleurs “intensifs”, quant à eux, optent plutôt pour un rythme d’un ou deux jours par semaine (57%). Près de la moitié des télétravailleurs “occasionnels” (48%) aimeraient avoir un rythme de télétravail régulier et plus ou moins intensif (37% un ou deux jours par semaine, 9% trois ou quatre jours, voire cinq jours sur cinq pour 2% d’entre eux).

>> Découvrez dans le graphique ci-dessous le rythme de télétravail idéal pour les salariés et les agents de la fonction publique, selon leur profil

Sans surprise malheureusement, le télétravail est allé de pair avec une explosion de la durée quotidienne de travail. Ainsi, toujours selon la Dares, 23% des télétravailleurs ont connu un accroissement de leur temps de travail sur la période allant de mars 2020 à janvier 2021. Cette part est encore plus élevée pour les télétravailleurs “exclusifs” (32%), qui ont continué à télétravailler cinq jours sur cinq début 2021, mais aussi pour les “vulnérables” (39%), en raison des difficultés ressenties dans la pratique du télétravail, qui les ont conduits à travailler sous pression et à penser à “trop de choses à la fois”, d’après la Dares.

>> Retrouvez notre série de podcasts sur le télétravail, ses bons et ses mauvais côtés

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