Dans un marché de Noël à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), un hôpital à Vierzon (Cher), un centre d’hébergement d’urgence à Cergy (Val-d’Oise), Christiane Taubira a mené une campagne éclair, du samedi 18 au mardi 21 décembre. Juste le temps de mesurer sa popularité, avant de s’envoler pour un Noël en famille en Guyane. Depuis qu’elle a déclaré « envisager » une candidature à l’élection présidentielle, vendredi 17 décembre, l’ancienne ministre de la justice cultive tous les attributs d’une candidate ; son équipe promet même un programme pour le mois de janvier.
Autour d’elle à gauche, les langues se délient, et chacun épie les signaux qui indiqueraient une percée, une dynamique, dans une famille politique où personne n’a réussi, pour le moment, à en créer. Parmi les soutiens d’Arnaud Montebourg, très sensibles à sa candidature, l’un reconnaît que Christiane Taubira est une « option », l’autre observe un premier sondage créditant l’ancienne garde des sceaux d’un score honorable. Officiellement, les états-majors sont sceptiques. Officieusement, chacun guette les pas, et les faux pas, de l’ex-ministre. Côté socialiste, on note le charisme aussi bien que l’ambivalence de Christiane Taubira, vis-à-vis de la politique sanitaire comme de sa propre démarche.
Pas assez sur le social
Chez les écologistes, Benoît Biteau, conseiller agriculture de Yannick Jadot, estime que son annonce relève du « coup de com ». « La Primaire populaire a sorti sa carte maîtresse, Christiane Taubira, une manière de rameuter, mais que ça fonctionne ou pas, je pense qu’elle n’ira pas », poursuit-il. Guillaume Lacroix, président du Parti radical de gauche (PRG), s’en amuse. Oui, depuis l’annonce de l’ancienne candidate du PRG, « les discussions vont bon train au sein des différentes familles politiques ». Un signe qu’elle ne laisse personne indifférent. Sur le fond, « elle veut montrer qu’il n’y a pas d’opposition entre gauche des valeurs et gauche du réel », estime-t-il. C’est là un des reproches faits à l’ancienne ministre, porteuse sans doute d’une des dernières grandes lois de gauche identifiée, le mariage pour tous : incarner une avancée sociétale, ne pas porter assez sur le social.
« Je n’aime pas les expressions méprisantes vis-à-vis de la gauche morale, mais ce qui est vrai, c’est qu’on l’a peu entendue sur les questions économiques et sociales », relève Ian Brossat, directeur de campagne du candidat communiste Fabien Roussel. Trois jours de campagne, c’est sans doute un peu court pour corriger le tir.
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