Eric Zemmour : candidat blessé, enquête ouverte... Les suites du meeting de Villepinte

Eric Zemmour : candidat blessé, enquête ouverte... Les suites du meeting de Villepinte ZEMMOUR. Le premier meeting de campagne d’Eric Zemmour, ce dimanche, à Villepinte, a donné lieu à de violents accrochages entre ses partisans et des militants antiracistes. Eric Zemmour lui même a été blessé. Les journalistes ont aussi été pris à parti…

L’essentiel

  • Eric Zemmour a réuni dimanche des milliers de partisans à Villepinte (Seine-Saint-Denis), pour un premier meeting de campagne marqué par tensions et des violences. Des militants voulant déployer un message antiraciste devant la scène ont été violemment pris à parti par les supporters du candidat d’extrême droite. Des journaliste de l’émission Quotidien ont aussi été ciblés par les supporters de Zemmour.
  • Eric Zemmour lui même a subi les conséquences des tensions en amont de son meeting. Saisi par une personne dans la foule au moment où il rejoignait la scène, il est parvenu à s’extirper, aidé par son service de sécurité. Il souffrirait d’une blessure au poignet selon son équipe de campagne. Une enquête a été ouverte par le parquet de Bobigny.
  • Ces heurts et cette blessure (une foulure) n’auront pas empêché Eric Zemmour de prendre la parole, avec néanmoins une plus d’une heure de retard, annonçant devant quelque 15 000 personnes que “La France est de retour” et dévoilant le nom de son nouveau parti : “Reconquête !”.
  • Pas encore de nouveau sondage ce lundi à la suite de ce meeting très animé d’Eric Zemmour. Jusqu’ici le candidat tout juste déclaré était en perte de vitesse. En fin de semaine dernière, un sondage Harris Interactive pour Challenges a crédité Eric Zemmour de 13% des intentions de vote, loin derrière Marine Le Pen (19%). L’institut de sondage le donnait à 18% il y a seulement quelques semaines.

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Un général 4 étoiles directeur de campagne de Zemmour

Un général 4 étoiles directeur de campagne de Zemmour - Éric Zemmour ©APERCU/SIPA

Un général 4 étoiles directeur de campagne de Zemmour - Éric Zemmour ©APERCU/SIPA

Chronique de campagne du 6 décembre 2021, à 16h27. C’est une information dévoilée par Europe 1 au lendemain d’un premier meeting de campagne très agité à Villepinte. Eric Zemmour s’entoure d’un militaire pour organiser sa campagne en la personne de Bertrand de La Chesnais. Cet ancien major général de l’armée de terre a été nommé directeur de campagne ce lundi 6 décembre indique la station de radio tombée récemment dans l’escarcelle de Vincent Bolloré. Général quatre étoiles proche de Pierre de Villiers, Chef d’état-major des armées qui avait claqué la porte de l’Elysée avec fracas à l’été 2017, Bertrand de La Chesnais aura été à ses côtés le numéro 2 de l’armée française. Il faisait déjà partie de l’équipe d’Eric Zemmour qu’il conseillait sur les questions de défense.

Bertrand de La Chesnais n’en est pas tout à fait à ses premiers pas en politique. Il était candidat à la mairie de Carpentras lors des dernières municipales de 2020. Sans étiquette, il avait réussi, avec le soutien du Rassemblement national et du Parti Chrétien démocrate, à accéder au second tour. Il avait finalement été battu avec 39,17% des voix contre 45,81% pour le maire sortant Serge Andrieu (divers gauche).

Eric Zemmour travaille sur une trentaine de thématiques

Sous la direction de Bertrand de La Chesnais, l’équipe de campagne d’Eric Zemmour devrait se structurer autour de 28 pôles thématiques croit encore savoir Europe 1 qui rappelle que Jonathan Nadler, un banquier d’affaires, a déjà entamé cette structuration au poste de “responsable du projet”. La station indique que “les 28 chefs de pôles se réunissent en visio tous les dimanches soirs autour de Jonathan Nadler” et que “dans chaque groupe, des membres des administrations publiques (…) sont chargés de vérifier la faisabilité technique des propositions, avec l’objectif d’aboutir à des mesures concrètes”. (Photo : Bertrand de La Chesnais en 2014, APERCU/SIPA).

Une enquête ouverte après le meeting houleux de Zemmour

Une enquête ouverte après le meeting houleux de Zemmour - Éric Zemmour ©eanne Accorsini/SIPA

Une enquête ouverte après le meeting houleux de Zemmour - Éric Zemmour ©eanne Accorsini/SIPA

Chronique de campagne du 6 décembre 2021, à 15h06. Une enquête a été ouverte après les violences constatées lors du meeting d’Eric Zemmour ce dimanche, à Villepinte, rapporte l’AFP ce lundi après-midi. Elle porte sur “les faits de violences commis à l’intérieur du meeting” du polémiste d’extrême droite selon une communication du parquet de Bobigny. Les investigations sont divisées en deux enquêtes précise l’agence de presse : “l’une porte sur des violences contre des militants de SOS Racisme présents lors de la première réunion publique de la campagne présidentielle de M. Zemmour, l’autre sur celles visant le candidat par un individu qui l’a empoigné avant son entrée en scène”. C’est la Sûreté départementale qui est en charge de ces deux enquêtes et qui analysera notamment les vidéos diffusées en nombre sur les réseaux sociaux depuis hier.

L’entourage d’Eric Zemmour avait indiqué dans la soirée de dimanche que le candidat souffrait d’une blessure au poignet et s’était vu prescrire neuf jours d’interruption temporaire de travail (ITT). Olivier Pardo, son avocat, a précisé à France Info et au Parisien qu’une plainte serait déposée par son client pour “violences aggravées avec préméditations et guet-apens”.

Les journalistes de Quotidien restés sur place

Quant à la dizaine de militants de SOS Racisme présents dans le public, et qui avaient tenté de dévoiler des t-shirts floqués “non au racisme”, ils ont reçu des coups, parfois au visage, et ont été visés par des jets de chaises, selon la vidéo diffusée par l’association. L’AFP rapporte que “plusieurs courses-poursuites ont eu lieu à l’arrière de la salle pour les exfiltrer, dans une grande confusion” et que “la situation est revenue au calme au bout d’une dizaine de minutes”. Certains militants antiracistes ont montré leurs visages ensanglantés après l’altercation. Selon France Info, environ six personnes ont été remises aux forces de l’ordre par la sécurité du meeting et placées en garde à vue.

Des militants qui s’étaient rassemblés à l’entrée du parc des expositions ont aussi été “dispersés par les forces de l’ordre”, indique France Info. 55 personnes ont été placées en garde à vue, “majoritairement pour avoir participé à ce rassemblement, qui avait été interdit”, indique le site de la radio publique. Concernant les journalistes de l’émission Quotidien pris pour cible, Le Parisien et L’Obs indiquent enfin que ces derniers ont pu regagner la salle après leur brève mise en sécurité. “La sécurité a surréagi. Ils sont revenus. Il n’y a eu aucune violence”, a assuré l’équipe de communication d’Eric Zemmour à l’AFP. Mediapart affirme ce lundi que deux de ses journalistes ont pour leur part “reçu des coups anonymes”.

Une figure des Gilets jaunes et Jean-Frédéric Poisson rejoignent Eric Zemmour

Une figure des Gilets jaunes et Jean-Frédéric Poisson rejoignent Eric Zemmour - Éric Zemmour ©WITT / ACCORSINI/SIPA

Une figure des Gilets jaunes et Jean-Frédéric Poisson rejoignent Eric Zemmour - Éric Zemmour ©WITT / ACCORSINI/SIPA

Chronique de campagne du 6 décembre. 13h04. Un nouveau soutien pour Eric Zemmour. A l’occasion de son premier meeting de campagne à Villepinte (Seine-Saint-Denis), le candidat d’extrême-droite à la présidentielle a enregistré le ralliement de Jacline Mouraud, figure des Gilets jaunes. Rapidement médiatisée au début du mouvement de contestation sociale, elle avait indiqué initialement se présenter à l’élection présidentielle. Finalement, dans un communiqué diffusé samedi 4 décembre 2021 sur les réseaux sociaux, Jacline Mouraud a indiqué se retirer au profit du polémiste pour “représenter la France populaire, celle du peuple qui souhaite vivre dignement de son travail, celle des gens ordinaires qui vivent dans les territoires périphériques des villes et des campagnes”. Elle précise : “s’associer et se rassembler autour d’Eric Zemmour, c’est apporter à ce dernier des projets nouveaux principalement en matière fiscale”.

La veille, vendredi 3 décembre, c’est Jean-Frédéric Poisson qui a officialisé son soutien à Eric Zemmour. “Je crois dans la nécessité pour la France de se redresser sur un schéma politique conservateur. Un candidat est porteur de ce type de projet, et il est mieux placé que moi”, a-t-il expliqué au Parisien. Avant d’ajouter : “c’est pourquoi je veux apporter à la campagne d’Éric Zemmour mon expérience d’élu local, de parlementaire et de responsable politique, ainsi que le soutien de notre parti VIA et de ses élus”. Un soutien attendu de longue date par le polémiste, qui lui a accordé la présidente de la “Commission nationale d’investiture de la future coalition électorale autour de sa candidature, qui accompagnera l’élection présidentielle et qui a vocation à présenter des candidats aux élections législatives en juin prochain”.

Jacline Mouraud et Jean-Frédéric Poisson sont tous deux montés à la tribune en préambule du discours d’Eric Zemmour, dimanche, à Villepinte.

Le premier meeting de Zemmour marqué par de violents affrontements

Le premier meeting de Zemmour marqué par de violents affrontements - Éric Zemmour ©Francois Mori/AP/SIPA

Le premier meeting de Zemmour marqué par de violents affrontements - Éric Zemmour ©Francois Mori/AP/SIPA

Chronique de campagne du 6 décembre 2021, à 9h07. Un slogan, “La France est de retour” et un parti, “Reconquête”. Eric Zemmour a lancé dimanche sa campagne pour l’élection présidentielle avec un grand meeting devant près de 15 000 personnes à Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Une démonstration de force marquée par des violences avant sa prise de parole. La journée aura été émaillée d’incidents dès le début d’après-midi, avant que le meeting ne démarre. Une équipe de l’émission “Quotidien” a été huée par le public, avant d’être prise pour cible par des militants puis mise à l’abri. Des militants de SOS Racisme voulant déployer un message inscrit sur leurs t-shirts, une action qui se voulait “non violente”, ont eux aussi été violemment attaqués par des participants. Cinq personnes ont été blessées, dont deux prises en charge par les pompiers, selon l’association. Ces personnes de SOS Racisme “n’avaient pas à être là”, a réagi Antoine Diers, de l’équipe de campagne d’Eric Zemmour. 57 interpellations et 79 verbalisations ont été rapportées par la préfecture de police en fin de journée. A Paris, plus de 2000 manifestants selon la préfecture s’étaient aussi rassemblés dans le calme pour dénoncer le discours “raciste” du candidat.

Empoigné par une personne du public au moment où il fendait la foule pour rejoindre la scène, à Villepinte, Eric Zemmour a lui même été blessé. En fin de soirée, son équipe a indiqué que le candidat souffrait du poignet. Il se serait vu prescrire par un médecin “9 jours d’ITT”, selon la même source. Cette blessure n’a pas empêché Eric Zemmour de prononcer son premier grand discours de campagne, entouré d’une poignée de soutiens parmi lesquels sa conseillère Sarah Knafo, Jean-Frédéric Poisson, Paul-Marie Couteaux, Jean Messiha, ou l’ancienne militante des gilets jaunes Jacline Mouraud. Le journaliste Eric Naulleau figurait aussi au premier rang mais a assuré sur Twitter s’être présenté à Villepinte en qualité de “journaliste”.

Un discours de Zemmour contre le “politiquement correct”

Sur le fond, Eric Zemmour s’est présenté comme le “petit grain de sable” de la “machine” présidentielle. Saluant ceux qui ont “bravé le politiquement correct, les menaces de l’extrême gauche, la haine des médias”, il a fustigé “le mondialisme”, “le vivre-ensemble” et “l’immigration de masse”. Il a aussi nié être “fasciste” ou “raciste”, se disant investi d’une mission de “défendre un héritage” et se considérant comme “le seul à défendre la liberté de penser”. Il a aussi balayé le qualificatif de “misogyne”, en rendant hommage à sa mère qui lui a “transmis un amour immodéré de la France”. Eric Zemmour a par ailleurs déroulé ses slogans – “Impossible n’est pas français”, “La France est de retour”  – comme pour introduire le nom de son parti, baptisé “Reconquête!”, un nom qui rappelle la “reconquista” chrétienne espagnole au Moyen Âge.

Dans un discours très centré sur sa personne, Eric Zemmour s’est aussi posé en victime du système : “Mes adversaires veulent ma mort politique, les journalistes veulent ma mort sociale, et les djihadistes veulent ma mort tout court”, a-t-il énuméré, se disant néanmoins “prêt à prendre les manettes” du pays pour répondre à deux “craintes” qui “hantent les Français”, “celle du grand déclassement” et “celle du grand remplacement avec l’islamisation de la France et l’immigration de masse”. Le programme, lui, a été résumé à deux promesses : une “immigration zéro” et la “réindustrialisation” de la France. Deux projets qui ont transcendé les militants présents qui scandaient “Zemmour président” ou “on est chez nous”, slogan d’ordinaire entendu dans les meetings du FN puis du Rassemblement national.

Éric Zemmour veut frapper fort avec son premier meeting à Villepinte

Chronique de campagne du 5 décembre 2021. 13 h 30. Ce dimanche 5 décembre, Éric Zemmour lance sa campagne. Candidat affirmé depuis une semaine, l’ancien polémiste tient son premier meeting de campagne à Villepinte, en Seine-Saint-Denis. Initialement prévue au Zénith de Paris, la prise de parole du candidat à la présidentielle de 2022 a été, par souhait de son équipe, déplacée dans une salle plus importante. Éric Zemmour voit les choses en grand pour sa première sortie en tant qu’homme politique. Le directeur des événements du nouveau candidat, Olivier Ubéda, a assuré auprès de l’AFP avoir recensé 19 000 inscrits, rapporte France Info. Alors que ce dimanche, on fête les 45 ans de la fondation du RPR, dont Éric Zemmour se revendique, celui-ci va dévoiler le nom de son nouveau parti.

Ce grand rassemblement à Villepinte se déroulera dans un climat très particulier. Des appels à manifester ont été lancés. À Paris, au départ de Barbès, ils seront nombreux à se mobiliser pour lutter contre les idées portées par Éric Zemmour. Craignant des débordements près de la salle où se tiendra le meeting, le président socialiste du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, s’était opposé à la venue du candidat fraîchement déclaré. Pour contrer les tensions que pourrait déclencher la venue d’Éric Zemmour, des membres des forces de l’ordre ont été déployés en nombre près de la gare du Parc des expositions. Un climat particulier donc : ce seront deux salles, deux ambiances, dans et devant le Palais des congrès de Villepinte ce dimanche.

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Eric Zemmour a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 le mardi 30 novembre 2021, dans une vidéo postée sur Internet et relayé dans les médias. L’ex-journaliste ne s’en était pas caché ces derniers mois, il comptait jouer un rôle dans cette campagne présidentielle. Le 28 août, il affirmait sans sourciller qu’il avait “envie” d’unir les droites. Après être allé à “la rencontre des Français” en tant qu’essayiste pour promouvoir son livre, après avoir multiplié les séances de dédicaces voire les réunions publiques, après avoir début septembre mis entre parenthèses sa collaboration avec Le Figaro, il s’est déclaré candidat dans une vidéo de 10 minutes où on a pu l’observer assis à un bureau, dans un décor de bibliothèque un rien suranné, lisant son texte devant un micro. Une posture que d’aucuns auront comparée à celle du général de Gaulle lors de l’appel du 18 juin. Surtout, la vidéo de candidature d’Eric Zemmour a été entrecoupée de dizaines d’images et d’extraits vidéo, visant à illustrer le déclin de la France ou à l’inverse la grandeur perdue du pays. De nombreux extraits utilisés sans l’accord des auteurs et qui a provoqué de nombreuses protestations et menaces de plainte de la part des ayants droit.

Eric Zemmour s’est déclaré candidat à la présidentielle dans une vidéo de 10 minutes enregistrée et diffusée sur Youtube. Le discours prononcé est à retrouver en intégralité ci-dessous :

“Mes chers compatriotes, Depuis des années, un même sentiment vous étreint, vous oppresse, vous hante : un sentiment étrange et pénétrant de dépossession. Vous marchez dans les rues de vos villes et vous ne les reconnaissez pas. Vous regardez vos écrans et on vous parle une langue étrange et pour tout dire étrangère. Vous jetez un œil et une oreille aux affiches publicitaires, aux séries télévisées, aux matchs de football, aux films de  cinéma, aux spectacles, aux chansons, et aux livres scolaires de vos enfants ; vous prenez des métros, des trains, vous vous rendez dans des gares, dans des aéroports, vous attendez votre fille ou votre fils à la sortie de l’école, vous accompagnez votre mère aux urgences de l’hôpital, vous faites la queue à la poste ou à l’agence pour l’emploi, vous patientez dans un commissariat ou dans un tribunal, et vous avez l’impression de ne plus être dans le pays que vous connaissez.

Vous vous souvenez du pays que vous avez connu dans votre enfance ; vous vous souvenez du pays que vos parents vous ont décrit ; vous vous souvenez du pays que vous retrouvez dans les films ou dans les livres ; le pays de Jeanne d’Arc et de Louis XIV, le pays de Bonaparte et du général de Gaulle ; le pays des chevaliers et des gentes dames ; le pays de Victor Hugo et de Chateaubriand ; le pays de Pascal et de Descartes ; le pays des fables de la Fontaine, des personnages de Molière et des vers de Racine ; le pays de Notre-Dame de Paris et des clochers dans les villages ; le pays de Gavroche et de Cosette ; le pays des barricades et de Versailles ; le pays de Pasteur et de Lavoisier ; le pays de Voltaire et de Rousseau  ; de Clémenceau et des poilus de 14 ; de de Gaulle et de Jean Moulin ; le pays de Gabin et de Delon, de Brigitte Bardot et de Belmondo ; de Johnny et d’Aznavour, de Brassens et de Barbara ; des films de Sautet et de Verneuil ; Ce pays à la fois léger et brillant, ce pays à la fois littéraire et scientifique, ce pays tellement intelligent et fantasque ; le pays du Concorde et des centrales nucléaires, qui invente le cinéma et l’automobile ; ce pays que vous cherchez partout avec désespoir, dont vos enfants ont la nostalgie sans même l’avoir connu, ce pays que vous chérissez…et qui est en train de disparaître.

Vous n’avez pas déménagé et pourtant vous avez la sensation de ne plus être chez vous. Vous n’avez pas quitté votre pays mais c’est comme si votre pays vous avait quitté. Vous vous sentez étrangers dans votre propre pays. Vous êtes des exilés de l’intérieur. Longtemps vous avez cru être le seul à voir, à entendre, à penser, à craindre. Vous avez eu peur de le dire, vous avez eu honte de vos impressions. Longtemps, vous n’avez pas osé dire ce que vous voyiez, et surtout vous n’avez pas osé voir ce que vous voyiez.

Et puis, vous l’avez dit à votre femme, à votre mari, à vos enfants, à votre père, à votre mère, à vos amis, à vos collègues, à vos voisins. Et puis, vous l’avez dit à des inconnus, et vous avez compris que votre sentiment de dépossession était partagé par tous. La France n’était plus la France et tout le monde s’en était aperçu.

Bien sûr, on vous a méprisé. Les puissants, les élites, les bien-pensants, les journalistes, les politiciens, les universitaires, les sociologues, les syndicalistes, les autorités religieuses, vous disaient que tout cela était un leurre, que tout cela était faux, que tout cela était mal. Mais vous avez compris avec le temps que c’étaient eux qui étaient un leurre, que c’étaient eux qui avaient tout faux – que c’étaient eux qui vous faisaient du mal. La disparition de notre civilisation n’est pas la seule question qui nous harcèle. L’immigration n’est pas cause de tous nos problèmes, même si elle les aggrave tous.

Bien sûr, vous avez souvent du mal à finir vos fins de mois. Bien sûr, nous devons réindustrialiser la France. Bien sûr, nous devons rééquilibrer notre balance commerciale, réduire notre dette qui grossit, ramener en France nos entreprises qui ont déménagé, redonner du travail à nos chômeurs. Bien sûr nous devons protéger nos trésors technologiques et cesser de les brader aux étrangers. Bien sûr, nous devons permettre à nos petites entreprises de vivre et de grandir, et d’être transmises de génération en génération. Bien sûr, nous devons préserver notre patrimoine architectural, culturel, et naturel.

Bien sûr, nous devons restaurer notre école républicaine, son excellence et son culte du mérite, et cesser de livrer nos enfants aux expériences égalitaristes des pédagogistes et des Docteur Folamour des théories du genre et de l’islamo-gauchisme. Bien sûr, nous devons reconquérir notre souveraineté, abandonnée aux technocrates et aux juges européens qui ont dépouillé le peuple français de sa capacité à décider de son sort, au nom des chimères d’une Europe qui ne sera jamais une nation.

Oui, nous devons rendre le pouvoir au peuple ! Le reprendre aux minorités qui ne cessent de tyranniser la majorité, et aux juges qui  substituent leur férule juridique au  gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple. Depuis des décennies, nos gouvernants, de droite comme de gauche, nous ont conduit sur ce chemin funeste du déclin et de la décadence. Droite ou gauche, ils vous ont menti, vous ont dissimulé la gravité de notre déclassement, ils vous ont caché la réalité de notre remplacement.

Vous me connaissez depuis des années. Vous savez ce que je dis, ce que je diagnostique, ce que j’annonce. Je me suis longtemps contenté du rôle de journaliste, d’écrivain, de cassandre, de lanceur d’alerte. Je croyais alors qu’un politicien allait s’emparer du flambeau que je lui transmettais. Je me disais à chacun son métier, à chacun son rôle, à chacun son combat. Je suis revenu de cette illusion. Comme vous, je n’ai plus confiance. Comme vous, j’ai décidé de prendre notre destin en main.

J’ai compris qu’aucun politicien n’aurait le courage de sauver le pays du destin tragique qui l’attendait. J’ai compris que tous ces prétendus compétents étaient surtout des impuissants. Que le Président Macron, qui s’était présenté comme un homme neuf, était en vérité la synthèse de ses deux prédécesseurs en pire. Que dans tous les partis, ils se contentaient de réformettes alors que le temps presse. Il n’est plus temps de réformer la France, mais de la sauver. J’ai donc décidé de me présenter à l’élection présidentielle.

J’ai donc décidé de solliciter vos suffrages pour devenir votre président de la République. Pour que nos enfants et nos petits-enfants ne connaissent pas la barbarie. Pour que nos filles ne soient pas voilées et que nos fils ne soient pas soumis. Pour que nous puissions leur transmettre la France telle que nous l’avons reçue de nos ancêtres.

Pour que nous puissions encore préserver nos modes de vie, nos traditions, notre langue, nos conversations, nos controverses sur l’Histoire ou la mode, notre goût pour la littérature et la gastronomie. Pour que les Français restent des Français fiers de leur passé et confiants dans leur avenir. Pour que les Français se sentent de nouveau chez eux et pour que les derniers arrivés s’assimilent à leur culture, s’approprient leur Histoire. Pour que nous refassions des Français en France et pas des étrangers sur une terre inconnue.

Nous les Français, nous sommes une grande nation, un grand peuple. Notre passé glorieux plaide pour notre avenir. Nos soldats ont conquis l’Europe et le monde. Nos grands écrivains et nos artistes ont suscité l’admiration universelle. Les découvertes de nos scientifiques et les fabrications de nos industriels ont marqué leur époque. Le charme de notre art de vivre fait l’envie et le bonheur de tous ceux qui y goûtent. Nous avons connu d’immenses victoires et nous avons surmonté de cruelles défaites. Depuis mille ans, nous sommes une des puissances qui ont écrit l’histoire du monde. Nous serons dignes de nos ancêtres. Nous ne nous laisserons pas dominer, vassaliser, conquérir, coloniser. Nous ne nous laisserons pas remplacer.

Face à nous, se dressera un monstre froid et déterminé qui cherchera à nous salir. Ils vous diront que vous êtes racistes, ils vont diront que vous êtes animés par des passions tristes, alors que c’est la plus belle des passions qui vous anime, la passion de la France ; ils vont diront le pire sur moi. Mais je tiendrai bon. Les quolibets et les crachats ne m’impressionneront pas. Je ne baisserai jamais la tête, car nous avons une mission à accomplir. Le peuple français était intimidé, tétanisé, endoctriné. Culpabilisé. Mais il relève la tête, il fait tomber les masques, il dissipe les miasmes mensongers, il chasse ses mauvais bergers. Nous allons continuer la France. Nous allons poursuivre la belle et noble aventure française. Nous allons transmettre le flambeau aux prochaines générations. Aidez-moi ! Rejoignez-moi ! Dressez-vous ! Nous les Français, nous avons toujours triomphé de tout. Vive la République et surtout vive la France.”

Eric Zemmour a d’ores et déjà distillé une partie de son programme pour la présidentielle. Dans le domaine de l’immigration qu’il évoque constamment, le polémiste dit vouloir mettre fin au droit du sol et instaurer la préférence nationale pour les allocations, mais aussi supprimer l’Aide médicale d’Etat. Raillé pour ses faiblesses en matière d’économie, l’ancien journaliste se dit favorable à la retraite à 64 ans, à l’instauration des 39 heures dans la fonction publique ou encore à la baisse massive des impôts de production. Il prône également la création d’un grand ministère de l’Industrie pour orienter les commandes publiques vers les entreprises françaises et fat de la réindustrialisation du pays une priorité. Sur la question des salaires, Eric Zemmour propose une diminution de la CSG de 9% à 2,5% pour les salaires entre le Smic et 2000 euros net et se dit contre un retour de l’ISF. Prônant la simplification administrative via la création d’un Haut-commissariat chargé de la mettre en oeuvre, le candidat veut un retour aux 90km/h et le port de l’uniforme à l’école.

Eric Zemmour va-t-il venir dynamiter la campagne présidentielle et rebattre toutes les cartes ? S’il a attendu plusieurs mois avant de se déclarer officiellement candidat au scrutin, le polémiste avait été identifié comme un acteur de la vie politique dès le mois de septembre en raison de ses prises de parole et déplacements multiples. Ainsi, dès le mois de septembre, il a été intégré dans les enquêtes d’opinion réalisées par les sondages. Et sa présence a d’emblée suscité un réel attrait d’une partie des électeurs. Les idées de l’ancien journaliste semblent infuser dans l’opinion publique. Au point que, tout juste crédité de 5,5 % des voix le 9 juin (sondage Ifop), Eric Zemmour est désormais donné aux alentours de 15 % dans les intentions de vote. Il a parfois même été donné devant Marine Le Pen à l’automne, mais connait un coup de frein dans les sondages depuis la mi-novembre. Découvrez la compilation des sondages réalisée par le journal Contexte ci-dessous.

A l’image d’Emmanuel Macron en 2017, Eric Zemmour se lance dans la bataille élyséenne sans le soutien d’un appareil politique traditionnel. Un handicap de taille – mais pas insurmontable comme l’a démontré l’actuel chef de l’Etat – que le polémiste va tenter de minimiser en créant sa propre structure. Europe 1 affirmait début novembre qu’une formation du nom de “Vox populi” devrait voir le jour afin d’accompagner l’ancien journaliste dans la conquête du palais. Les locaux de campagne ont d’ores et déjà été investis, au 10 rue Goujon dans le 8e arrondissement de Paris, loué par l’association des “Amis d’Eric Zemmour”. Le polémiste a autour de lui depuis plusieurs semaines des personnes qui cherchent à recueillir des parrainages d’élus pour valider sa candidature. Les contours du parti, et son organisation, ont finalement été dévoilés à Villepinte le 5 décembre et dans les jours suivants : le nouveau parti a été baptisé “Reconquête!” et est perçu comme une référence à la “reconquista” chrétienne espagnole au Moyen Âge. Eric Zemmour s’est par ailleurs entouré de Bertrand de La Chesnais, ancien major général de l’armée de terre qui est devenu son directeur de campagne et de Jonathan Nadler, un banquier d’affaires, en charge du projet.

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