L’affaire « est en bonne voie », affirme un proche d’Emmanuel Macron. Selon les informations du Monde, confirmant celles de L’Express, l’ancien ministre socialiste Jean-Pierre Chevènement s’apprête à apporter son soutien au chef de l’Etat dans un entretien au Journal du dimanche en vue de l’élection présidentielle des 10 et 24 avril. Une voix de plus à gauche, après celles des ex-ministres Marisol Touraine et Elisabeth Guigou, qui vient rééquilibrer la barque des ralliements au locataire de l’Elysée, qui penchait jusqu’à présent à droite (Eric Woerth, Natacha Bouchart, Arnaud Robinet, etc.).

« Symbolique », convient-on en Macronie, dans la mesure où l’ancien sénateur, âgé de 82 ans, n’occupe plus le moindre mandat depuis 2014, la nouvelle n’a rien d’une surprise. Pas tant car Emmanuel Macron a soutenu la candidature de son aîné lors de la présidentielle de 2002 – il n’avait alors que 24 ans, et n’appartenait pas à son cercle proche – mais plutôt au vu de l’histoire récente qui unit les deux hommes.

Depuis 2019, en effet, un rapprochement s’est créé à la faveur du tournant régalien que le président de la République a tenté d’imprimer à son quinquennat, en appelant d’abord ses troupes à « regarder en face » le sujet de l’immigration, puis en s’attelant à la lutte contre le séparatisme islamiste. L’Elysée avait alors cherché auprès de l’ex-animateur du Centre d’études, de recherches et d’éducation socialiste (Ceres), une caution de gauche. Un déjeuner avec le chef de l’Etat avait été organisé, tandis que des notes de la Fondation Res Publica, créée par M. Chevènement, circulaient parmi les conseillers du palais.

« Un procès un peu injuste »

« J’approuve Emmanuel Macron dans sa volonté de mettre l’immigration sur la table, s’enthousiasmait auprès du Monde, en octobre 2019, l’ancien ministre de l’intérieur. On peut dire que c’est un non-sujet, mais ce n’est pas l’avis de la majorité des Français. L’immigration est nécessairement limitée par les capacités d’accueil et d’intégration. » Quelques mois plus tard, M. Chevènement participait à un colloque sur le populisme organisé par les Eveilleurs d’espérance, une association dirigée par des proches de l’ancienne députée frontiste Marion Maréchal.

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A l’époque, le héraut du souverainisme de gauche se montrait encore critique contre la politique industrielle du chef de l’Etat, trop ouverte, à ses yeux, aux quatre vents de la mondialisation. La crise liée au Covid-19 est depuis passée par là, poussant M. Macron à essayer de « reprendre le contrôle » en la matière, selon ses mots.

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