Publié le 1 juil. 2022 à 7:40

Sa troisième défaite consécutive à l’élection présidentielle – la deuxième au second tour – ne l’a pas pénalisée. Marine Le Pen enregistre l’une des plus fortes progressions du dernier baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio classique. La députée du Pas-de-Calais, qui ne renonce pas à la course à l’Elysée de 2027, gagne à nouveau 3 points en un mois. Plus d’un Français sur trois (34 %) dit avoir une « image positive » de la figure de proue du Rassemblement national. Son deuxième point le plus haut après le pic d’avril (35 %).

Elle reprend à Jean Castex la deuxième place du classement des personnalités politiques, loin derrière un autre ancien Premier ministre, Edouard Philippe (45 %), mais devant Jean-Luc Mélenchon, à la 8e place à 27 % (le leader Insoumis recule de 1 point après une baisse de 7 points le mois précédent).

« Alors qu’elle aurait pu chuter après la présidentielle, elle est dans une phase de consolidation. Sa popularité relative s’installe. C’est ancré et, semble-t-il, durable », analyse Bernard Sananès, le président de l’institut Elabe, selon lequel « Marine Le Pen a, petit à petit, construit quelque chose de solide, au-delà des variations saisonnières ».

Homogénéité

Marine Le Pen, qui dépasse la barre des 30 % de bonnes opinions depuis le mois de décembre, a profité de la dernière séquence électorale. Il est vrai qu’elle a progressé de presque 500.000 voix au premier tour de la présidentielle en cinq ans et de plus de 2,5 millions au second. Elle vient de propulser un contingent sans précédent au Palais-Bourbon (89 députés), avec deux vice-présidences de l’Assemblée inédites.

En ce début de quinquennat, la députée du Pas-de-Calais est en tête du classement chez les 25-34 ans (avec 38 % d’image positive), dans les communes rurales (46 %), chez les ouvriers (43 %), chez les Français ayant un niveau d’études inférieur au bac (40 %) comme chez ceux qui disent devoir se restreindre pour boucler leurs fins de mois (37 %).

Hormis chez les jeunes, sa cote de popularité est très « homogène », ce qui n’était « pas le cas auparavant », selon Elabe. A la faveur de sa stratégie de normalisation, elle continue de corriger ses zones de faiblesse. Ce mois-ci, elle recueille 33 % de bonnes opinions chez les retraités, et 31 % parmi les catégories socioprofessionnelles dites « supérieures » (cadres et professions intermédiaires). Du jamais vu.

Toujours clivante

« Son image est plus marquée politiquement que sociologiquement », explique Bernard Sananès. Pas moins de 55 % des Français ont de Marine Le Pen une opinion négative, dont 37 % une « très » négative. Si elle fait le plein dans son électorat et dans celui d’ Eric Zemmour (84 % de bonnes opinions), elle n’est qu’à 14 % à gauche et à 8 % chez les électeurs d’Emmanuel Macron.

Parmi les Français qui s’auto-positionnent à droite ou à l’extrême droite, elle est première du classement, à 59 %. Chez ceux qui se disent seulement à droite, elle est à 56 %, occupant ainsi la deuxième place derrière Edouard Philippe. « Elle y a gagné en crédibilité. Elle a profité de l’affaiblissement de la droite qui se retrouve pour partie chez Emmanuel Macron et pour partie chez Marine Le Pen », résume le président d’Elabe.

À noter

23 % des Français ont une image positive de Jordan Bardella et 45 % une négative (les autres n’ayant pas d’opinion). Le président du RN par intérim occupe la 13e place du classement, qui en compte 35.

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