Le maire de Salaunes, une petite commune de 1 200 habitants, dans le Médoc, en Gironde, a provoqué une rude tempête dans son conseil municipal en expliquant qu’il entendait donner son parrainage à Eric Zemmour. Dans une vidéo, diffusée le 6 janvier sur Twitter, Jérôme Pardes a déclaré : « Il n’est pas acceptable qu’un candidat qui rassemble près de 15 % des intentions de vote, qui est à la tête d’un parti en pleine expansion, soit privé d’élection présidentielle faute de parrainage, alors que d’autres, qui ne réunissent pas 5 % des intentions de vote, les auront sans difficulté », a dit le maire, en reprenant mot pour mot le discours du candidat d’extrême droite à l’élection présidentielle.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Eric Zemmour bute sur les parrainages pour se présenter à l’élection présidentielle 2022

Il a étrangement ajouté : « Ceux qui me connaissent savent bien que je ne suis pas un extrémiste de droite, encore moins un fasciste, un homophobe, un antisémite, un misogyne, ou encore un intégriste (…) Simplement j’aime mon pays, et je n’accepte pas de le voir se dissoudre dans une mondialisation délirante. » Jérôme Pardes, 58 ans, explique avoir rencontré le polémiste avec une dizaine de maires de la région, et l’avoir trouvé « sympathique, ouvert à la discussion et très à l’écoute des problématiques de terrain ».

Communiqué des élus municipaux

Il a eu beau assurer qu’il s’agissait d’une décision « strictement personnelle », qui n’engageait « ni [son] conseil municipal ni [ses] administrés », l’affaire a fait des vagues à la mairie. Neuf élus de la majorité et deux de l’opposition, rapporte Sud Ouest, ont signé un communiqué où ils rappellent qu’ils ont été élus sur des listes sans étiquette. Ils entendent « être représentés par la réussite de leurs chantiers et non par des partis politiques », et assurent « respecter la liberté d’expression de chacun » mais sans cautionner « la forme choisie par Jérôme Pardes à travers ce parrainage ».

Lire aussi Election présidentielle 2022 : malgré les critiques, le gouvernement refuse de réformer le système des cinq cents parrainages

Des conseillers municipaux se sont dits prêts à démissionner, ou à obliger le maire à rendre son écharpe : pour calmer le jeu, Jérôme Pardes a réuni tous les élus à huis clos, mardi 11 janvier, et personne n’a finalement abandonné son mandat. L’élu est passé en mairie, mercredi matin, et a simplement déclaré : « Vous avez vu, je suis toujours vivant. »

Recherche Google News – Cliquez pour lire l’article original

Source Google News – Cliquez pour lire l’article original