l’essentiel Les bureaux partagés ont appréhendé de façon diverse la crise du Covid. L’Accordéon, anciennement nommé L’Etincelle, s’est refondé en association pour devenir plus conviviale et solidaire.

De l’extérieur, L’Accordéon, situé place Edmond Canet derrière le Grand Théâtre, ressemble peu à un espace de coworking. Et pourtant derrière la porte d’entrée les bureaux partagés plongent dans une ambiance à la fois studieuse et conviviale. Ici on travaille, on fait des réunions, on collabore, on mange ensemble et on peut même y faire la sieste ! 

Le Covid-19 a bien chamboulé la structure. “On s’est adaptés au fur et à mesure”, explique Alexandre Abrantes, propriétaire du lieu et d’un gîte situé à l’étage. La pandémie et les confinements ont engendré “un creux” dans l’activité de chacun et l’accueil de réunions. Les coworkers ont réagi de façon diverse : certains ont préféré rester chez eux, d’autres ont vite repris le chemin de leur “bureau”. “Ça a été un lieu refuge pour moi”, témoigne Antoine Wolff, développeur web et graphiste.  Pour ce qui est des règles sanitaires : “chacun est responsable, dans le respect de l’autre”, ajoute le propriétaire.

Aujourd’hui, le rythme semble avoir repris son cours normal. “On n’a pas gagné de nouveau coworker avec le télétravail car le principe est de travailler à domicile pour s’isoler des autres”, estime Alexandre Abrantes.

Refondation sous forme associative

“Mais pour nos coworkers déjà présents, ça les a fédérés”, soutient le propriétaire. Quand cet espace de travail collaboratif ouvre en 2017, il est rattaché à la société L’Etincelle, géré par Sébastien Hordeaux, qui possède d’autres bureaux (notamment à Toulouse et Montauban). Mais pendant la crise sanitaire, et en accord avec Sébastien Hordeaux, les coworkers décident de reprendre eux-mêmes la gestion de leur lieu de travail en créant une association, L’Accordéon.

Dix personnes sont membres du collège de l’association et s’occupent des questions de fonctionnement, de logistique, d’intendance, de factures… “On a divisé le coût d’adhésion par deux”, explique Mikael Le Gallo. Mais au-delà de l’intérêt financier, c’est “l’aventure collective et la dimension de partage” qui a motivé ces travailleurs.

“On a créé un aspect plus familial, poursuit ce dirigeant d’une société de traduction. On a mis en place des projets communs et collaboratifs”. Plusieurs membres se sont investis dans la création d’une agence de communication, d’autres ont réalisé une websérie.

Un aspect plus familial et collaboratif

“On est dans une logique d’entraide, un peu comme si on était une coloc d’indépendants”, illustre Jalil Arfaoui, développeur web. Désormais, il partage les trois quarts de son travail avec d’autres développeurs web de L’accordéon, comme Antoine Wolff. “On recommande d’autres coworkers à nos clients parce qu’on connaît leurs prix et leurs compétences”, le développeur et graphiste. 

D’autres projets sont ouverts sur l’extérieur : “Avec nos familles on a réalisé une fresque du climat, sur l’initiative de l’un de nos coworkers”, poursuit Mikael Le Gallo. “Et puis parfois on vient ici et on discute toute la journée pour refaire le monde”, sourit Jalil Arfaoui. “On vient pour le travail et pour l’ambiance”, complète Antoine Wolff.

Aujourd’hui, L’Accordéon compte douze co-workers engagés à l’année, une demi-douzaine a des abonnements plus flexibles et une poignée de personnes ont des besoins ponctuels (d’un à plusieurs jours). La majorité sont des autoentrepreneurs mais il y a aussi des “employés nomades” : “des entreprises toulousaines qui ont de plus en plus de salariés mais ne veulent pas étendre leurs locaux proposent à leurs salariés de leur payer le coworking”, décrit Alexandre Abrantes. “L’objectif, c’est que tout le monde s’y retrouve”, conclut Alexandre Wolff.


“Le bureau d’à côté” vise les salariés en télétravail

Lui a ouvert en fin d’année dernière : Le bureau d’à côté, situé au 44 Rue Émile Grand, face au marché couvert, est un espace de coworking avec salle de réunion, bureaux collaboratifs ou réservés. Sur 100 m2, il propose “un espace calme, en centre-ville”, présente Vanessa Béziat, chargée du développement commercial.

Deux bureaux sont déjà occupés à temps plein par des consultants mais il reste de la place pour des nouveaux venus. “On s’adresse à des autoentrepreneurs mais aussi aux salariés en télétravail”, précise Vanessa Béziat. L’avantage de cet espace : des “locaux performants, de qualité, avec l’accès à internet et des espaces ergonomiques”.  “Avec le Covid, c’est quelque chose qui est amené à se développer”, soutient la chargée de développement.

“Pour l’instant, on ne va pas louer toutes les places”, précise son conjoint propriétaire de l’espace, pour des raisons de confort et de crise sanitaire. “On s’adresse à des personnes qui cherchent de la tranquillité”. L’activité du Bureau d’à côté démarre donc doucement.

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