En 2017, les questions numériques avaient occupé une part importante du programme du candidat Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, les mesures que le Président sortant et candidat La République en Marche a voulu mettre en avant tiennent en une dizaine de propositions, principalement consacrées à l’éducation et à l’égalité numérique. De son côté, Marine Le Pen a publié un livret consacré aux enjeux numériques. Avec un enjeu central pour la candidate Rassemblement National : la souveraineté. Tour d’horizon des propositions numériques des deux finalistes de cette élection présidentielle :

Une promesse commune : la réduction de la fracture numérique

Sur ce point, les promesses sont à peu près égales. Le candidat Emmanuel Macron s’engage à ce que tout le territoire français soit couvert par la fibre en 2025. Et il promet la mise à disposition dans les cinq ans de 20.000 accompagnateurs pour aider les Français qui en ont besoin à mieux maitriser les outils numériques. C’est la lutte contre le phénomène appelé illectronisme. Marine Le Pen promet aussi la disparition des zones blanches, non connectées.

Autre proposition commune aux deux candidats : le renforcement de la cybersécurité du pays. Tous deux s’engagent à débloquer plus de moyens pour l’ANSSI, l’agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, qui protège les intérêts français contre la menace d’éventuelles cyberattaques.

Enfin, Marine Le Pen et Emmanuel Macron expriment tous les deux leur volonté de mieux réguler les géants du Net que sont les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Dans un entretien accordé le 12 avril à l’hebdomadaire Le Point, le candidat LREM déclare « ne pas exclure un démantèlement de ces géants de l’Internet, si cela se révélait nécessaire. Il y a des précédents. Theodore Roosevelt, il y a un peu plus d’un siècle, a renforcé la législation antitrust, et poursuivi la Standard Oil, ce qui a mené à son éclatement ». Dans cette même interview, Emmanuel Macron prône la fin de l’anonymat (ou du pseudonymat) sur le Net.

De son côté, la candidate RN veut que ces entreprises, pour l’essentiel américaines, soient soumises à une fiscalité plus juste, au niveau européen.

Les dix propositions d’Emmanuel Macron

Priorité est donnée dans son programme aux mesures éducatives. Emmanuel Macron indique vouloir généraliser l’enseignement du code (informatique) et des usages numériques dès la classe de 5e, au collège. Il veut intensifier la lutte contre le cyber harcèlement, notamment dans l’univers scolaire. Et il propose un contrôle parental renforcé, en se donnant pour objectif de limiter l’accès aux réseaux sociaux pour les enfants. Dans le programme d’Emmanuel Macron est également prévue la formation de 400.000 ingénieurs informatiques, dans les cinq ans qui viennent, et d’un million de personnes aux « métiers d’avenir ».

Pour lutter contre les déserts médicaux, le chef de l’Etat sortant veut encore renforcer le principe de la téléconsultation, déjà expérimentée lors de la pandémie de covid.

Sur un plan plus structurel, le candidat La République en Marche souhaite que l’Europe puisse bâtir son propre Metavers. L’objectif évidemment est d’aller concurrencer Meta (ex Facebook) sur son propre terrain.

Enfin, Emmanuel Macron rappelle sa volonté d’une autonomie européenne en matière numérique, en se dotant par exemple d’un cloud européen.

La souveraineté numérique voulue par Marine Le Pen

Marine Le Pen indique vouloir faire du numérique, si elle est élue, « un secteur prioritaire de l’investissement public ». Avec une priorité : la souveraineté numérique. Pour y parvenir, la candidate Rassemblement National souhaite faire appel uniquement à des fournisseurs français, pour tout ce qui concerne la commande publique, notamment dans les domaines militaires et de la sécurité. Elle promet aussi de rendre obligatoire l’hébergement de nos données (entreprises, services publics) par des opérateurs français, et européens. Ce qui évidemment demanderait la construction de très nombreux data centers sur le territoire. C’est un véritable défi technologique car pour l’heure, il n’y a pas vraiment d’alternative française ou européenne aux services développés par les géants américains.

Enfin, la candidate du Rassemblement National promet la fin de la « censure » opérée par certains réseaux sociaux, du type Twitter ou Facebook (qui ces derniers mois ont décidé de fermer des comptes, en fonction de leurs propres règlements). Seuls les tribunaux devraient avoir ce droit de fermeture d’un compte. Marine Le Pen promet cette mesure, sans pour autant citer le nom de Donald Trump qui avait été exclu de ces réseaux après la présidentielle américaine de 2020.

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