Faire des économies d’échelle tout en s’adaptant aux nouvelles méthodes de travail : telle est la stratégie de Deloitte au Royaume-Uni depuis la pandémie de Covid-19. Selon les informations du Financial Times, le géant de l’audit et du conseil abandonnera en mai Hill House, l’un des bâtiments de son campus de New Street Square, dans la City de Londres.

Hill House représente plus de 17 000 mètres carrés de bureaux, ce qui porte à 23 000 mètres carrés la surface dont s’est séparée la société à Londres, en un an. Après les premiers confinements, Deloitte n’avait pas rouvert l’un de ses quatre bureaux de New Street Square, et a aussi fermé un « hub numérique ». Au total, le cabinet cède un tiers de sa surface de bureaux dans la capitale. Deloitte a prolongé les baux des deux plus grands bâtiments de son campus jusqu’en 2036, lui laissant 45 000 mètres carrés sur le site où l’entreprise est implantée depuis 2007.

Ces grandes manœuvres n’auront aucune incidence sur l’emploi, indique une source au Financial Times. En effet, les salariés travaillant dans les bâtiments abandonnés ont été, ou seront, transférés dans les bureaux restants. En revanche, Deloitte avait déjà décidé, en 2020, de fermer des bureaux à Gatwick, à Liverpool, à Nottingham et à Southampton, donnant aux 500 employés concernés la possibilité de conserver leur emploi s’ils travaillaient à temps plein à domicile.

Nouvelles méthodes de management

Pour éviter l’engorgement dans ses locaux de la City, la multinationale aux 345 000 salariés dans 150 pays mise sur le travail hybride et le « flex office », ce qui signifie qu’il y a davantage de salariés que de bureaux individuels disponibles. Cette stratégie va de pair avec la généralisation du télétravail, alors qu’une enquête interne a révélé que la majorité du personnel ne souhaitait pas venir au bureau plus de deux jours par semaine. En 2021, l’entreprise a demandé aux employés de décider eux-mêmes de la fréquence à laquelle ils voulaient travailler à domicile.

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A l’évolution des modes de travail post-Covid s’ajoute la possibilité, pour Deloitte, de réaliser des économies, d’autant que le secteur est confronté à des coûts plus élevés pour se conformer aux réglementations environnementales. « Nous révisons constamment nos besoins en espaces de bureaux pour refléter les changements apportés à nos méthodes de travail et à nos objectifs de développement durable », déclare Stephen Griggs, associé directeur britannique de Deloitte.

Le groupe est connu pour explorer de nouvelles méthodes de management, pour lui-même comme pour les entreprises qu’il conseille. En 2016, le nouveau siège de sa filiale française avait fait tester cinq types d’organisation du travail « flexible » à mille de ses salariés, à commencer par les bureaux partagés, déjà mis en avant à l’époque pour « renforcer l’efficacité ».

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